Plus

    Derniers articles

    Les « 111 des Arts » à Lille : l’asso qui lutte contre le cancer des enfants

    « Septembre en Or » touche à sa fin....

    Lille : vers une pié­ton­ni­sa­tion de la Grand Place

    Déjà réservée aux piétons le samedi, la Grand’Place de...

    Le V’lille « gratuit » pour compenser la dégra­da­tion du métro 2 : une carotte de 5 euros signée Ilévia ?

    Les perturbations durent depuis mai dernier, des ateliers d'entretien...

    Sébastien Lecornu à Matignon : les dépar­te­ments d’outre-​mer entre attentes et inquiétudes

    Alors que la France attend toujours la com­po­si­tion du nouveau gou­ver­ne­ment, plusieurs jours après la nomi­na­tion de Sébastien Lecornu à Matignon, l’incertitude gagne les ter­ri­toires ultra­ma­rins. Budget, réformes ins­ti­tu­tion­nelles, gestion post-​crise : les dossiers sensibles s’accumulent. Or, en l’absence d’un ministre des Outre-​mer ou de nouvelles orien­ta­tions gou­ver­ne­men­tales, élus et habitants craignent un enlisement.

    Sébastien Lecornu n’est pas un inconnu des outre-​mer. Ex-​locataire de la rue Oudinot, il est nommé ministre des Outre-​mer entre 2020 et 2022, sous le gou­ver­ne­ment Castex. Durant sa nomi­na­tion, il avait alors hérité de dossiers brûlants : la crise sociale aux Antilles, la pandémie de Covid, la loi de pro­gram­ma­tion pour Mayotte, ou encore le troisième réfé­ren­dum d’autodétermination en Nouvelle-​Calédonie qu’il avait maintenu malgré la demande de report des indé­pen­dan­tistes en pleine pandémie.

    Un choix lourd de consé­quences, qui lui vaut encore aujourd’hui une répu­ta­tion contro­ver­sée en Nouvelle-​Calédonie. Celui d’un ministre perçu comme trop proche des loyalistes.

    Nouvelle-​Calédonie : un processus suspendu

    La Nouvelle-​Calédonie est l’un des dossiers prio­ri­taires pour Matignon. En juillet, dix jours de négo­cia­tion à Bougival (Yvelines) ont abouti à un projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-​Calédonie, sous l’égide de Manuel Valls ministre démis­sion­naire des Outre-​mer. Un accord qualifié « d’historique » signé par l’État et les forces poli­tiques calé­do­niennes. Toutefois il a été rejeté en bloc par les indé­pen­dan­tistes du Front de libé­ra­tion nationale kanak socia­liste (FLNKS). « Le mouvement indé­pen­dan­tiste rejette for­mel­le­ment le projet d’accord de Bougival, en raison de son incom­pa­ti­bi­lité avec les fon­de­ments et acquis de notre lutte », a déclaré Dominique Fochi, secré­taire général de l’Union calé­do­nienne et membre du bureau politique du FLNKS.

    Cet accord prévoit la création d’un État calé­do­nien au sein de la République française, l’instauration d’une double natio­na­lité, un élar­gis­se­ment du corps électoral, un transfert pro­gres­sif de certaines com­pé­tences réga­liennes comme la justice, la diplo­ma­tie la monnaie. Un réfé­ren­dum est prévu en février 2026 pour entériner ou non l’accord de Bougival. Mais pour cela, il faut d’abord que le Parlement avance et pour l’heure, il est à l’arrêt. Il devait être débattu en novembre au Sénat, puis en décembre à l’Assemblée nationale, avant un possible vote du Congrès à Versailles en fin d’année.

    Le 15 septembre, le Congrès de la Nouvelle-​Calédonie a voté, à 39 voix contre 13, en faveur du report des élections pro­vin­ciales au plus tard au 28 juin 2026. Or, ce report doit être validé par une loi. « Le Sénat a suspendu ses travaux dans l’attente d’un nouveau gou­ver­ne­ment, comme la Constitution le permet, explique Nicolas Font, maître de confé­rences en droit public à l’université de la Nouvelle-​Calédonie au micro de Nouvelle-​Calédonie 1èreIl est très peu probable que cette loi soit examinée tant que la situation reste gelée.»

    Budget des outre-​mer : les élus ultra­ma­rins inquiets

    Parmi les priorités bloquées par l’absence de gou­ver­ne­ment : le budget des outre-​mer. L’ancien Premier ministre, François Bayrou, avait évoqué une coupe bud­gé­taire de 800 millions d’euros par an dans les dis­po­si­tifs de soutien aux économies ultramarines.

    Une annonce qui a fait bondir les par­le­men­taires. En Guyane, le député du Parti de gauche démocrate et répu­bli­caine, Jean-​Victor Castor s’alarme : « Nous dépendons à 90 % de la commande publique. Tout le tissu éco­no­mique s’effondre. J’ai eu le préfet récemment, qui m’a lui-​même alerté sur l’effet domino que cela aura sur les chantiers en cours. La Guyane est en crise. » Même son de cloche en Martinique, pour la députée du Parti socia­listes Béatrice Bellay : « On va toucher des ter­ri­toires qui sont déjà en dif­fi­culté. C’est invrai­sem­blable. Ce seront des lignes rouges pour nous, si c’est ce que porte le prochain gouvernement. »

    Mayotte : regards braqués sur Matignon

    Dans le 101e dépar­te­ment français, les attentes sont tout aussi fortes et parfois teintées d’amertume. En 2022, alors ministre des Outre-​mer, Sébastien Lecornu avait porté une ambi­tieuse loi-​programme pour le ter­ri­toire. Composée de 34 articles, elle visait un déve­lop­pe­ment accéléré de Mayotte, avec un volet sur l’immigration. Mais plusieurs pro­po­si­tions essen­tielles, comme la sup­pres­sion des titres de séjours ter­ri­to­ria­li­sés (un visa propre à Mayotte, dont la validité de cir­cu­la­tion et limité à l’île car il interdit aux déten­teurs de circuler dans les autres dépar­te­ments français) n’ont pas été prises en compte. Résultat : le 1e janvier 2022, le conseil dépar­te­men­tal de Mayotte avait rejeté la loi à l’unanimité. Toutefois, l’Assemblée nationale a entériné, mardi 24 juin 2025, la fin du visa ter­ri­to­ria­lisé à Mayotte à l’horizon 2030.

    Le Premier ministre est attendu au tournant, notamment sur la promesse des 4 milliards d’euros sur six ans pour la recons­truc­tion de Mayotte, après le passage dévas­ta­teur du cyclone Chido en décembre 2024. Ces enga­ge­ments sont inscrits dans la loi de refon­da­tion adoptée le 1er juillet dernier, mais là encore leur mise en œuvre dépend d’un gou­ver­ne­ment en état de marche.

    Manuel Valls de retour aux Outre-mer ?

    Reste une dernière inter­ro­ga­tion : Manuel Valls, ministre démis­sion­naire des Outre-​mer, sera-​t-​il reconduit au gou­ver­ne­ment ? Il était à la charge d’un dossier majeur pour les ter­ri­toires ultra­ma­rins : celui de la lutte contre la vie chère. Un problème récurrent dans les Outre-​mer, à l’origine de vives pro­tes­ta­tions. Selon l’INSEE (enquête de 2022) l’écart global de prix entre la Guadeloupe et l’Hexagone est de 16%, 14% pour la Martinique et la Guyane, 10% pour Mayotte et 9% pour la Réunion. Les raisons de cet écart sont nom­breuses : octroi de mer, éloi­gne­ment, monopole ou encore le coût des matières premières.

    Un sujet que le Premier ministre Sébastien Lecronu juge toujours prio­ri­taire. « Ce texte a énor­mé­ment de valeur », déclarait-​il, selon Outre-​mer La 1ère. Un chantier qu’il avait lui-​même initié lorsqu’il était ministre des Outre-​mer, mais qu’il n’avait pas pu mener à terme. Il justifie ce raté en évoquant la pandémie : « Le Covid, à l’époque, m’a empêché de porter ces questions éco­no­miques et sociales. » Tandis que plusieurs élus ultra­ma­rins ont jugés qu’il avait fait preuve de mépris lorsqu’il avait la charge de ce dossier.

    FOOT : LE LOSC SE COMPLIQUE LA TÂCHE

    Les lillois ont enchaîné deux défaites en une semaine,...

    Twitch : nouvel Eldorado virtuel pour se rassembler

    Le ZEvent et le GP Explorer ont eu lieu...

    La langue de Cervantes au cœur d’une lutte culturelle

    Ce qui ne devait être qu’une querelle feutrée entre...

    Contrepoint n°40

    Viol : Le non-​consentement enfin inscrit dans la loi 

    Mercredi 29 octobre, le Parlement français a adopté l’ajout de la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol et des agressions...

    Grève du 2 octobre : Une mobi­li­sa­tion en baisse à Lille

    A Lille, plusieurs milliers de personnes ont à nouveau défilé ce jeudi 2 octobre, pour la troisième fois en 3 semaines. Malgré tout, la...