Si pendant la période hivernale les cépages se reposent, le monde viticole ne s’arrête pas pour autant de tourner. Contrôle des vins, taille des vignes… les activités sont nombreuses. Parmi elles et sûrement l’une des plus importantes, la mise en bouteille des millésimes des années passées. Pour Contrepoint, nous avons fait la rencontre de Gwenaëlle, qui dirige les opérations de mise en bouteille au sein du château de Meursault (Côte d’or) depuis 2020.
Le silence et la fraîcheur caressent les vastes étendues de terres viticoles de Meursault. Pourtant, un bruit sourd et mécanique se fait entendre. Dans un hangar, Gwenaëlle a allumé tout une machinerie pour permettre aux bouteilles vides de s’habiller d’un voile rouge.
Une histoire en quatre étapes
Au sein du hangar, la bête de métal ronronne. Après une quinzaine de minutes de réglages et de vérifications mécaniques, elle est prête à commencer son travail qui se décompose en quatre étapes. D’abord, l’employé doit nourrir la machine avec les bouteilles destinées à être remplies. Une fois disposées sur le tapis roulant, elles avancent en file. Puis, elles sont retournées afin d’être totalement rincées et éviter ainsi tout contact avec un corps étranger.
Puis, continuant leur chemin, elles sont séchées grâce à un gaz spécifique : l’azote. Ce dernier est essentiel dans la mise en bouteille, du fait qu’il permet d’inerter les carapaces de verre afin d’éviter la présence d’oxygène, élément qui offre davantage de pression au sein de la bouteille.
Une fois bien vidées, les bouteilles sont ensuite acheminées vers « la fontaine de jouvence », là où se trouve l’élixir. Le liquide, qu’il soit blanc ou rouge, vient remplir les bouteilles. Un travail de dur labeur déversé en quelques secondes. Enfin, les bouchons de liège viennent couronner les bouteilles. Une fois cette étape achevée, ces dernières ressortent avant d’être déposées délicatement dans une cage pour y être stockées. Elles connaîtront ensuite un grand voyage pour atterrir dans différentes caves. La vôtre peut-être ?.…
La précision et le contrôle, les mots d’ordre
Du fait de la grande dépendance à la machine, Gwenaëlle doit constamment rester sur le qui-vive afin d’éviter tout problème technique.
Pour cela, des contrôles sont souvent mis en place : « Parfois, je dois vérifier le volume qui se trouve sous le bouchon. Selon la température du vin, il peut varier. Par exemple pour du vin à 20°C, le volume doit être compris entre 13 et 14mm » nous explique Gwenaëlle. Toujours dans le contrôle, la pression de la bouteille doit être également vérifiée. « Pour la pression, je perce le bouchon de liège et je note la pression présente dans la bouteille sous vide. Elle doit être comprise entre 0 et ‑2 pascal ».
Ce travail, fait au feeling de la maître de chaîne, est essentiel à la bonne mise en bouteille des produits, dont le nombre est estimé à 30 000 par jour.