Plus

    Derniers articles

    Le musée de la fête foraine de Saint-​André : une capsule tem­po­relle avec vue sur l’enfance

    Implanté depuis 2019 à quelques minutes de Lille, le...

    À Faches-​Thumesnil, le matériel de sport devient plus acces­sible avec Resport

    En mars 2021, la recyclerie Resport à Faches-Thumesnil a...

    The Crown : une couronne qui a perdu ses joyaux

    Le 9 novembre, Netflix diffusait la cinquième saison de...

    4B : C’est quoi ce mouvement de boycott des hommes ?

    Refuser tout contact avec les hommes, voilà ce que prônent les femmes pra­ti­quant le mouvement 4B. Né en Corée du Sud pour lutter contre une misogynie sys­té­mique, il s’est récemment exporté en Europe et aux États-​Unis. Nous nous sommes penchés sur ce « boycott » des hommes.

    La naissance du 4B s’inscrit dans un contexte de misogynie struc­tu­relle. Inégalités sala­riales, pression sociale, fortes attentes patriar­cales, culte de la beauté, violences sexuelles, mas­cu­li­nisme… la Corée du Sud fait partie des Etats les plus anti­fé­mi­nistes. « Cette image de la femme soumise est très présente dans l’imaginaire masculin » explique Marie Baranger, jour­na­liste spé­cia­liste des Corées. « Cela est dû à une forte frus­tra­tion sexuelle. » Et ce n’est pas un hasard si le mouvement 4B y est né dans les années 2010. En 2016, une étude menée par le ministère de l’Égalité de genre en Corée du Sud a révélé que plus de 40 % des femmes étaient victimes de violences conju­gales. La situation s’est encore aggravée avec l’élection en 2022 du président Yoon Suk-​yeol, dont le programme, ouver­te­ment hostile au féminisme, repose sur l’idée que celui-​ci serait res­pon­sable du faible taux de natalité dans le pays. 

    Le refus des coréennes

    Que signifie 4B ? Les quatre mots com­mencent tous par « bi », qui se traduit par « non » en Coréen. 4B est donc l’abréviation de quatre refus qui sont le non au mariage (« bihon »), le non aux relations sexuelles (« bisekseu »), le non à la maternité (« bichulsan ») et le non aux rendez-​vous avec des hommes (« biyeonae »). Il s’agit d’un féminisme radical qui exprime le fait que les femmes se révoltent contre tout un système machiste. Pour la jour­na­liste, « le mouvement 4B est assez mino­ri­taire mais pour ces femmes, c’est devenu la seule façon de lutter contre ces violences ». On compte environ 5000 femmes qui le pra­tiquent en Corée du Sud mais il suscite la curiosité à l’international.

    Au-​delà des fron­tières de la Corée du Sud

    L’engouement pour ce féminisme radical et ce boycott des hommes s’est exporté en Europe et aux Etats-​Unis par le biais des réseaux sociaux. Après l’élection de Donald Trump, des femmes se sont filmées et ont posté des vidéos d’elles en train de rompre, de se couper les cheveux, de jeter leur maquillage… À travers le rejet de la féminité, le rejet des hommes et de toute une société. En France, Marie Baranger assimile le 4B au les­bia­nisme politique. Au-​delà même de l’orientation sexuelle, il devient un vrai combat politique : refuser l’hétérosexualité. « Ce type de mouvement n’est pas nouveau mais c’est quelque chose qui revient sur le devant de la scène à cause de l’extrême violence patriar­cale. »

    Léonie, 28 ans et pari­sienne, témoigne de son expérience. 

    Il y a quelques mois, je suis tombée sur une vidéo TikTok qui parlait du mouvement 4B. J’en avais vaguement entendu parler avant, sans vraiment m’y inté­res­ser. J’admirais ce combat des femmes sud-​coréennes puis j’ai vu que de plus en plus de femmes com­men­çaient à le suivre en France. C’est assez radical au début, mais ça m’a fait pensé aux relations que j’ai eu avec des hommes contrô­lants. Ma charge mentale était si forte que je m’oubliais. J’ai décidé de suivre ce mouvement mais ça ne veut pas dire que je hais les hommes, un amalgame que beaucoup font. Je choisis seulement de vivre pour moi. En fait, il faut voir le 4B comme une réap­pro­pria­tion de sa vie, de son corps. Aujourd’hui je sais que je ne suis pas seule et il y a une vraie sororité qui se crée car au final, on en arrive là car on a toutes un peu eu le même parcours.

    Au fait, que deviennent vos coquilles de moules de la Braderie ? 

    Qui dit braderie de Lille, dit moules-frites. À la...

    À Lille, des « safe places » contre le har­cè­le­ment pendant la Braderie

    Pour la première fois, Ilévia et la Ville de...

    Braderie de Lille : quand la fête bascule à l’excès

    Chaque année, la Braderie de Lille attire des centaines...

    Contrepoint n°37

    À Lille, des « safe places » contre le har­cè­le­ment pendant la Braderie

    Pour la première fois, Ilévia et la Ville de Lille ont installé des espaces sécurisés dans le métro et en centre-ville, permettant aux victimes...

    Moules, frites et tra­di­tions : les chiffres qui ont fait vibrer la Braderie de Lille 2025

    500 tonnes de moules, 30 tonnes de frites et des visiteurs venus par millions : la Braderie de Lille 2025 a célébré comme jamais...

    De l’école à l’emploi, la rude réalité des jeunes diplômés

    En sortie d’école, les jeunes diplômés peinent à trouver leur place sur un marché du travail saturé. Derrière les beaux discours des écoles, la...