Ce Lundi 27 novembre, c’était la goutte de trop pour la Métropole européenne de Lille (MEL) qui a annoncé mettre fin à la médiation engagée avec Alstom sur le retard de livraison des nouvelles rames du métro lillois et a décidé de remettre cette affaire entre les mains de la justice.
Onze ans d’attente
Tout à commencé en 2012, lorsque Alstom a remporté le marché du doublement de capacité du métro de Lille. Devant initialement remplacer les anciennes rames de 26m par de nouvelles rames de 56m et donc, mettre en place un nouveau pilote automatique, Alstom s’est heurté à des difficultés qu’il n’avait pas prévues. N’étant pas le concepteur du système original du métro, le retard a commencé à s’accumuler et au final, bien que devant terminer le travail en janvier 2016 et malgré bon nombres d’avenants et de médiations, les essais de septembre dernier ont enterré les espoirs de voir la fin des travaux pour les JO de 2024. Selon la MEL : « Sur le plan opérationnel, les défaillances d’Alstom rendent impossible la mise en service avant au mieux début 2026 »
Une Métropole lilloise qui n’en peut plus
Alstom s’était engagé, au début, à terminer les travaux en 2016 pour un total de 266 millions d’euros, engagement qui n’a pas été respecté comme nous avons pu le constater mais la société, malgré le fait qu’elle reconnaisse sa responsabilité dans le retard du programme, a refusé d’indemniser la MEL. La métropole déplore donc un préjudice dont le montant s’accroît de jour en jour et craint une rupture de la continuité du service de transport en commun « en raison de l’obsolescence des rames VAL de 26 mètres qui débutera dès août 2025 ».
La MEL saisira donc la justice afin que Alstom « remplisse intégralement ses obligations », que l’entreprise assure en outre « la continuité du service de métro » et qu’elle indemnise la métropole pour les préjudices subis.