Dans un petit atelier place des Arts, un homme dessine, à peine perceptible derrière sa vitrine. Entouré de ses dessins, Dominique est un artiste autodidacte et travaille en plein cœur de la vieille ville. Il ne se sépare jamais de sa chienne Ita, qui dort paisiblement à ses pieds sur un fond de jazz.
Le regard pétillant, le sourire en coin, comme si rien ne lui échappait, Dominique, 59 ans, dessine depuis une vingtaine d’années. Tout a commencé lors d’un voyage en Inde. A cause d’un éboulement sur la route, un groupe de personnes, dont lui, se réfugient dans un bâtiment à proximité. Au beau milieu de ce brouhaha, entre les râleurs et les inquiets, le jeune homme de 21 ans à l’époque, remarque qu’un individu habillé en cowboy, dessine calmement et ne semble aucunement préoccupé par ce qui l’entoure.
« Il était d’un calme qui m’a marqué, j’ai eu envie de faire comme lui, j’ai eu envie de dessiner ».
Un style authentique
Ce n’est finalement qu’au bout d’une quinzaine d’années que Dominique finit par trouver son propre style. Laissant son trait partir sur le papier, comme si celui-ci prenait vie, le dessinateur ne sait pas encore quelle idée il donnera à son œuvre avant de la terminer. C’est à la fin, que chaque dessin racontera finalement une histoire. La nature prend également une place importante dans ses réalisations.
« Dans chacun de mes dessins, il y a quelque chose qui dit : « vivons avec la nature ».
Ces dessins, d’un style épuré et aérien sont à l’image de Dominique, qui n’aime pas s’alourdir de choses inutiles au quotidien. Cette légèreté se retrouve également avec l’aquarelle, unique technique dont l’artiste se sert.
« Pour moi, quand on a fini un dessin, il ne nous appartient plus. Je n’aime pas m’accrocher aux choses. »
Les rencontres du quotidien
Après quelques années compliquées moralement, Dominique finit par s’installer dans l’atelier place des Arts, invité par Guillaume, ami et artiste peintre qui ne souhaite plus travailler seul. Installé au rez-de-chaussée et en vitrine, le quinquagénaire apprécie chaque jour le contact avec les curieux qui viennent acheter, ou simplement observer ses œuvres. Ce « lieu merveilleux » comme il l’appelle, offre de jolies rencontres, éphémères mais marquantes, qui illuminent le quotidien. Pour l’artiste, la beauté du monde est faite de ses chemins qui se croisent.
« La richesse n’est pas là ou l’on croit, elle est dans la simplicité »