Le groupe d’hooligans de la LOSC Army fait parler de lui et l’image du LOSC en souffre. Entre chants racistes et insultes homophobes scandés par ses membres, plusieurs sections de supporters sont perçues comme étant d’extrême droite. Des propos racistes ont d’ailleurs été entendus il y a un mois du côté de Chambly.
Le 22 janvier dernier, alors que le LOSC venait de valider son ticket pour les huitièmes de finale de la Coupe de France à Chambly face au Racing Club de France (N2), l’heure n’était pas à la fête du côté des supporters lillois. Trois personnes présentes dans le parcage lillois venaient de perturber la rencontre en scandant des insultes racistes. Julien, étudiant en histoire et membre des DVE (un groupe de supporters lillois actif) était présent. « Ça fait deux ans que je suis abonné au LOSC et je n’avais jamais entendu ça. » Selon lui, les insultes racistes provenaient d’un groupe de trois personnes, tout de noir vêtu.
« Ils s’en sont pris à un jeune gardien de but à la mi-temps qui était d’origine africaine. Ils l’ont traité de sale Noir. Ils ont ensuite scandé : La France aux Français ! C’était vraiment choquant. » Pour certains supporters de longues dates, ce genre d’incidents n’est pas rare, et les sorties au stade Pierre-Mauroy s’accompagnent souvent d’insultes racistes ou homophobes.
On nous assimile à des supporters d’extrême-droite
Si le LOSC est connu en France, ce n’est pas que pour ses trophées. Dans la capitale des Flandres, un groupe d’ultra-violents composé de hooligans sème la zizanie depuis plusieurs années. Ce groupe, c’est la LOSC Army. Se revendiquant d’extrême-droite, certains de ses membres sont dans le viseur de la justice pour des violences commises envers d’autres supporters. « Selon moi, ils ne sont même pas politisés, ce sont juste des abrutis qui aiment taper sur les autres », lance le président d’une section. Car ce groupe de hooligans nuit énormément à l’image du club nordiste. Virgile, supporter lillois expatrié à Lyon et président des Dogues du Rhône, a connu la montée en puissance de ce groupuscule. « Déjà à Grimonprez (stade des Lillois de 1975 à 2004) ils étaient là. Contrairement aux autres groupes de supporters, ils ne se mélangeaient pas, ils restaient dans leur coin. » La section s’est fait connaître par la suite pour des nombreuses agressions commises sur des supporters. « Les attitudes de ce groupe salissent notre image. Désormais, dans toute la France, on nous assimile à des supporters d’extrême-droite, ce qui a engendré des agressions. Quelques fois, des préfectures nous refusent des déplacements, car ils craignent certains de nos supporters. »
Face au hooliganisme, le LOSC veille au grain
Aujourd’hui, Virgile est obligé de filtrer les supporters qui veulent adhérer à son groupe, « je fais toujours passer un petit entretien pour connaître la personnalité des nouveaux membres, et savoir s’ils n’ont pas d’arrière pensées. » Le club nordiste, quant à lui, a lancé un appel à témoin après Chambly pour identifier les individus racistes. Sans succès pour l’instant.