Jeudi 21 mars, l’Assemblée des Nations Unies a adopté un texte qui établit des règles internationales encadrant l’utilisation de l’intelligence artificielle. Si elle est une innovation technologique majeure, l’IA suscite ces derniers mois des inquiétudes et interroge.
Face à une utilisation massive de l’intelligence artificielle (IA), l’Assemblée générale de l’ONU a appelé à une mise en place de « normes » internationales. Pour rappel, l’intelligence artificielle est une technologie mise au point afin de simuler l’intelligence humaine à travers des algorithmes. Si elle apporte son lot d’innovations, lors de la réunion de l’Assemblée des Nations Unies, l’heure était à l’établissement de normes afin de permettre une utilisation modérée et réglementée de cet outil. La résolution, parrainée par les États-Unis et coparrainée par 123 autres pays, a été adoptée par consensus et sans vote, ce qui signifie qu’elle a le soutien de l’ensemble des pays membres de l’ONU. Et c’est une première, concernant la réglementation d’un domaine aussi récent. Les États membres sont appelés « à s’abstenir ou à cesser d’utiliser des systèmes d’IA qui sont impossibles à exploiter conformément au droit international des droits de l’homme ou qui présentent des risques indus pour la jouissance des droits de l’homme ».
Pour Cynthia, étudiante en histoire, la régulation de cet outil est une solution qui permettrait d’éviter une utilisation abusive de l’IA, « je suis consciente des enjeux de l’intelligence artificielle et je crois que sa régulation est essentielle, afin de garantir qu’elle soit utilisée de manière éthique et responsable, tout en évitant les abus ». Le son de cloche est le même pour Joël, « en tant qu’étudiant en informatique, la transparence des algorithmes, la protection de la vie privée et la sécurité des données est primordiale. Lorsque l’on sait tout ce que l’on peut faire avec cet outil, un certain encadrement est plus sûr ».
Qu’en est-il du mauvais usage de l’IA ?
Si ses avancées ne sont plus à prouver, en janvier dernier, le scandale des images pornographiques de Taylor Swift diffusées sur le réseau social X, a démontré à quel point une mauvaise utilisation de cette intelligence peut nuire. Comme le rappel Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine à l’ONU « l’intelligence artificielle pose des défis existentiels universels », et soulève également le fait que la réalisation de deepfakes peut « saper l’intégrité du débat politique en cette année où plus de la moitié du monde va élire ses dirigeants ».