Le 14 mars dernier, l’Assemblée nationale a voté en faveur de la mise en place d’un malus sur les produits de fast fashion. Cette tendance qui consiste à renouveler les garde-robes de manière continue est un véritable désastre écologique. Le malus financier devrait s’appliquer aux produits des marques comme Primark, Temu et Shein.
Début mars, un projet de loi visant à taxer les produits issus de la fast fashion a été proposé par le parti politique Horizons (fondé en 2021 par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe) puis a été voté par l’Assemblée nationale. Résultat : dès 2025, un malus de 5 euros sera appliqué par vêtement et cette pénalisation augmentera progressivement jusqu’à atteindre 10 euros en 2030. L’objectif est de diminuer la consommation de ces produits à l’origine d’une catastrophe environnementale. Aujourd’hui, l’industrie textile contribue activement à la pollution mondiale. Les produits de fast fashion sont responsables de l’émission de 4 milliards de tonnes de CO2 par an. Cela représente 10 % des gaz à effet de serre mondiaux. « La fast fashion pollue notamment les rivières avec les micro pastiques contenus dans les tissus synthétiques. Tout cela finit dans les océans. Les vêtements contiennent également des produits toxiques. Lutter contre cette tendance est un enjeu de santé publique », détaille Guillaume Bourgeois, enseignant-chercheur en économie et politiques climatiques et environnementales.
Révolution écologique ou greenwashing ?
« Personnellement j’achète encore un peu de produits Shein parce que ce n’est pas cher mais je pense que c’est bien de mettre un malus parce que ça va inciter les gens à en acheter moins », explique Mathilde, consommatrice de produits fast fashion. La future loi est plutôt bien accueillie par les consommateurs. Ce malus s’inscrit dans une suite de mesures anti fast fashion comme l’interdiction de faire de la publicité dès le 1er janvier 2025. « Le but : encourager un système malus/bonus. Il est difficile d’estimer l’impact que cela aura sur le comportement des consommateurs », estime Guillaume Bourgeois. Selon les friperies, cette mesure est avant tout du greenwashing : une méthode qui consiste à tromper le public en se prétendant éco-responsable. Adrien, gérant de la friperie Frip up ne voit pas forcément cette nouvelle d’un bon œil. « Je pense que les marques de fast fashion vont surtout en profiter pour augmenter les prix. Ce sont les clients qui vont en pâtir ». Un avis partagé par Valentine, gérante d’un magasin de seconde main, « Cela va générer une forme de discrimination. Ceux qui se tournent vers ces produits n’ont pas forcément d’importants moyens financiers. » « Je suis mitigée, pour moi le problème vient de ceux qui produisent et pas des consommateurs. Je ne sais pas si c’est très utile de taxer le client. » nuance Charlotte, acheteuse de seconde main.