Contrairement à certaines familles du gotha européen, la famille royale belge se caractérise par une sobriété plus prononcée dans le décorum, une forme de réserve et de prudence. Son histoire récente s’apprête déjà à se poursuivre avec l’héritière du trône, Elisabeth, princesse héritière du royaume.
Élancée, un tailleur pantalon bleu roi, elle irradie par sa simple présence. Le sourire n’est pas figé, l’élégance sobre, la posture décontractée détonne de la rigidité des deux hommes qui l’entourent. Outre-atlantique personne ne connaissait encore son nom, aujourd’hui, c’est chose faite. Qui est donc cette jeune femme au côté du président Obama ? Élisabeth, ce nom résonne tant il est significatif. Toutes celles qui l’ont portée avant elle, ont marqué l’histoire. Princesse héritière de Belgique, son destin est celui d’être appelée, un jour, à devenir la première reine du royaume. Trilingue, effectuant ses études entre Oxford et l’école militaire de Bruxelles, la presse people n’a de cesse de saluer son parcours exemplaire. Celle qui portera un jour le nom d’Élisabeth Ier, héritera d’une fonction indissociable à l’histoire de son pays.
Histoire d’une révolution monarchique
2031 sera une date clef, marquant l’anniversaire de l’indépendance du peuple belge. Si son histoire identitaire remonte à l’époque gallo-romaine, celle en tant que nation reste récente – seulement deux-cents ans d’existence -. Il n’y aurait pas de Belgique sans la monarchie, tout comme il n’y aurait pas de monarchie sans les Belges. Au début de l’année 1831, alors que les cendres de la révolution sont encore chaudes, le Congrès national, fondation de l’État belge, élabore une constitution reposant sur un système de monarchie constitutionnelle et parlementaire. Dès les premier souffle de cette nation souvent tourné en ridicule, le principe est simple : les Constituants de 1831 voulaient « une monarchie républicaine » ou « un roi constitutionnel avec des institutions républicaines ». Lorsque le moment est venu de choisir un Roi pour les Belges, le congrès porte son choix sur le prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha. Connu pour ses faits d’armes, cet Anglais protestant se voit proposé de devenir le roi d’une nation catholique. C’est ainsi que la dynastie belge a été établie, la première à être directement choisie par les représentants populaires des régions. Ni sacré, ni représentant d’un culte, le roi est introduit en tant que monarque seulement par serment sur la constitution. Ce cadre résolument moderne pour son époque impose encore aujourd’hui au système monarchique à se révolutionner en permanence.
Une famille discrète
Deux cents ans nous séparent de l’avènement populaire de Léopold Ier. Son descendant direct n’est autre que le roi Philippe. Celui qui était considéré comme un prince discret, à la timidité maladive, s’est révélé au cours de ces dix dernières années être un pilier des intuitions. Dès l’abdication de son père, le roi Philippe sait que la monarchie doit continuer de se moderniser. Il réforme en profondeur le rôle et l’institution monarchique. Le 30 juin 2020, à l’occasion des soixante ans de l’indépendance de la République démocratique du Congo, le Roi exprime ses « plus profonds regrets ». Aujourd’hui jouissant d’une popularité évaluée à 57 %, cette côte croit notamment auprès du peuple flamand. Le couple formé avec Mathilde d’Udekem d’Acoz, est aujourd’hui salué pour sa simplicité et ses engagements. Une famille, qui dans sa relative simplicité, reste en phase avec son temps. Comme en atteste la reconnaissance officielle de Delphine de Belgique (fille d’une liaison d’Albert II) en tant que membre de la famille royale.