En France, les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès chez les femmes. Chaque jour, ce sont 200 femmes françaises qui en meurent. À l’échelle mondiale, 25 000 décès sont à déplorer chaque jour. Quelles sont les choses à savoir sur les maladies cardiovasculaires qui touchent les femmes ?
Deux causes principales de décès
« L’infarctus du myocarde et l’Accident vasculaire cérébral (AVC) sont les principales causes de ces décès chez les femmes. En sachant que l’arrêt cardiaque n’est que la conséquence d’une maladie sous-jacente, qui peut être dépistée à temps et être soignée », détaille le professeur Claire Mounier-Vehier, chef du service de médecine vasculaire et hypertension artérielle à l’Institut coeur poumon du CHU de Lille et cofondatrice du fonds de dotation Agir pour le Coeur des Femmes.
Un mal qui peut être évité
Selon le fonds de dotation, dans 8 cas sur 10, femmes et hommes confondus, l’accident cardiovasculaire peut être évité grâce à un suivi médical régulier et une bonne hygiène de vie. « Notre but est de donner les clés au public pour une prévention positive et efficace. On se base sur trois piliers : alerter, anticiper et agir », assure Erwan Martin, délégué national d’Agir pour le Coeur des Femmes. Les quatre piliers de la prévention sont les suivants : avoir une activité physique régulière, manger équilibré, stopper le tabac et gérer le stress.
Des facteurs de risques spécifiques
« Parmi ces facteurs, on peut citer l’endométriose, la contraception oestro-progestative, le diabète gestationnel, la ménopause précoce, le cancer du sein avec chimiothérapie radiothérapie, le stress psychosocial, la charge mentale au travail et à la maison et les migraines avec aura », liste Thierry Drilhon, cofondateur d’Agir pour le cœur des femmes.
Des patientes de plus en plus jeunes
« Les jeunes femmes et les femmes de manière générale ne s’occupent pas suffisamment de leur santé et ont tendance à avoir une surcharge mentale importante qui est délétère pour leurs artères, plus petites que celle des hommes », précise Claire Mounier-Vehier. Le professeur préconise une première visite chez un cardiologue à partir de 45 ans pour une personne sédentaire et souhaitant refaire du sport et possédant des facteurs de risque ou avant s’il y a des symptômes d’alerte.
Un nouveau marqueur identifié
Le Dr Brigitte Raccah-Tebeka du service gynécologie de l’hôpital Robert Debré et le Pr Geneviève Plu-Bureau, gynécologue, chef de service à Port Royal à Paris ont alerté sur l’importance de la prise en compte des calcifications artérielles diagnostiquées sur les mammographies afin de repérer les femmes potentiellement les plus à risque d’accident cardio-vasculaire. « Une fois les calcifications artérielles détectées, les radiologues pourront orienter la patiente directement vers un cardiologue afin de réaliser un bilan plus poussé », conclut Claire Mounier-Vehier.
Sophia témoigne
Sophia, 42 ans, a assisté à la conférence « 60 minutes pour sauver votre cœur » animée par la Professeure Claire Mounier-Vehier et Thierry Drilhon, cofondateurs du fonds de dotation Agir pour le Cœur des Femmes. Elle nous livre un témoignage poignant. « Je suis venue à cet événement car j’ai fait un infarctus il y a six mois. Je n’avais aucune prédisposition ni facteurs de risques. Je suis ici pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé. L’infarctus dont j’ai été victime a été très marquant pour moi et je déplore un manque de suivi notamment psychologique. Aujourd’hui, ma vie a été bouleversée par cet évènement tragique et inattendu ».