Alors que la septième semaine d’épidémie de grippe se poursuit, la situation reste stable dans les services d’urgence des Hauts-de-France, mais le nombre des consultations continue d’augmenter. Pour faire face à cette situation complexe, les hôpitaux de la région s’organisent et sollicitent l’aide des centres d’hospitalisations à domicile.
L’épidémie de grippe semble s’éterniser. Placée en alerte rouge pour la septième semaine consécutive, la région lilloise subit de plein fouet les conséquences d’une grippe particulièrement virulente cet hiver. À l’échelle nationale, Santé publique France affiche des chiffres alarmant : 7,31 % des décès enregistrés lors de la deuxième semaine de l’épidémie mentionnaient la grippe comme cause directe ou contributive. La région lilloise affiche un taux légèrement supérieur à la moyenne nationale avec 7,9 %. Les Hauts-de-France restent cependant loin derrière certaines régions comme la Bourgogne-Franche-Comté qui présente un taux s’élevant à 12,4 %.
Décharger les services hospitaliers
La situation reste stable dans les services d’urgence lillois. L’ARS a notifié une baisse des hospitalisations de 32,3 % en une semaine lors de ce début d’année. À la différence de 87 établissements en France, aucun plan blanc n’a toutefois été déclenché dans la région lilloise. Un dispositif qui permet de déprogrammer des opérations ou de rappeler du personnel en congés. Pour autant, la surcharge des hôpitaux pousse les établissements à faire appel aux centres d’hospitalisation à domicile, notamment pour « les soins post-opératoires ou des maladies chroniques stabilisées », indique une infirmière coordinatrice à l’HAD du Hainaut à Valenciennes. « Nous intervenons auprès de patients qui peuvent être soignés à domicile pour décharger les services hospitaliers », témoigne Céfora Caillier. Depuis le début de l’épidémie, 69 personnes ont été hospitalisées en réanimation pour des cas graves de grippe dans les Hauts-de-France. Six décès ont également été enregistrés, selon les chiffres de Santé publique France.
Un Français sur six est vacciné
Malgré l’intensité de l’épidémie, la campagne de vaccination peine à convaincre. Les consultations sont en hausse d’après SOS Médecins et réseau Sentinelles. Rue Solférino, le gérant de la Grande pharmacie des Halles constate une baisse des vaccinations, alors que la campagne de vaccination contre la grippe est en cours jusqu’au 31 janvier. « On a beaucoup des gens de tout âge qui viennent pour des traitements symptomatiques », décrit le pharmacien en insistant sur le nombre de vaccination : « On vaccine moins, c’est évident ! » Alors que seul un Français sur six a reçu le vaccin, l’ARS rappelle que 25 000 doses de vaccin restent disponibles dans la région. Aux urgences, plus 80 % des cas de complications sont des patients non vaccinés, d’après Santé publique France.