Chaque automne les jours raccourcissent. La lumière décline et certains voient leur moral plonger avec le thermomètre. La dépression saisonnière, n’a rien d’un simple coup de blues. Le docteur Florent Jendrzejewski, président de SOS médecins Beauvais, nous éclaire sur ce phénomène tant biologique que psychologique.
Qu’est ce que la dépression saisonnière ?
Florent Jendrzejewski – On parle aussi de trouble affectif saisonnier. C’est une forme de dépression qui revient chaque année, le plus souvent entre l’automne et l’hiver, lorsque la lumière naturelle diminue. La lumière régule nos rythmes biologiques, ce qu’on appelle le rythme circadien. Quand elle baisse, notre organisme se dérègle : la sérotonine, l’hormone du bien-être chute, et la mélatonine, l’hormone du sommeil, augmente. On devient plus fatigué, plus irritable, moins motivé. C’est littéralement un « hiver dans le cerveau », provoqué par un manque de lumière.
Comment la reconnaître et la différencier d’un simple coup de blues hivernal ?
F.J – Le critère clé, c’est la récurrence. Les patients nous disent souvent : « Tous les ans, à la même période, je ne vais pas bien. » On retrouve les mêmes signes qu’une dépression classique : fatigue, perte d’intérêt, troubles du sommeil ou de l’appétit mais ils se déclenchent toujours à la même saison. Quand les symptômes durent deux à trois puis disparaissent avec la lumière, on parle bien de dépression saisonnière.
Comment s’en sortir ? Quels conseils simples pour aller mieux ?
F.J – La clé, c’est de ramener de la lumière dans sa vie. La meilleure luminothérapie, c’est la lumière naturelle. Sortez, marchez, même quand il fait gris : la lumière traverse les nuages. Bougez : trois fois 45 minutes d’activité physique par semaine suffisent à stimuler la sérotonine et les endorphines, les hormones du bien-être. Mangez équilibré, hydratez-vous bien, gardez du lien social. Ce sont les trois piliers. La luminothérapie artificielle peut être une aide : les lampes certifiées émettent une lumière d’environ 10 000 lux, efficace sur l’organisme. Et bien sûr, consulter un psychologue ou un médecin reste important si les symptômes s’aggravent.
5 bons conseils afin de prévenir la dépression saisonnière
Des gestes simples qui peuvent aider :
- Sortir tous les jours, même quand il fait gris : la lumière traverse les nuages.
- Pratiquer une activité physique régulière : elle stimule les hormones du bien-être.
- Garder du lien social : voir du monde aide à ne pas s’isoler.
- Essayer la luminothérapie : s’exposer 20 à 30 minutes à une lampe spéciale ( 9 000 à 10 000 lux) peut aider à compenser le manque de lumière naturelle.
- Le bon réflexe : chaque matin, ouvrez grand vos volets et prenez votre petit-déjeuner près d’une fenêtre. Quelques minutes de lumière naturelle suffisent à réveiller votre cerveau et à enclencher la production de sérotonine.