Si l’approche des fêtes réjouit les uns, elle est redoutée par d’autres. Pour les 5% de Français se déclarant végétariens, cette réunion conviviale laisse place à l’angoisse. Encore très attaché aux traditions, le repas du 25 décembre reste largement codifié autour de la viande et du poisson.
En France, le repas de Noël reste l’un des rituels culinaires les plus ancrés dans la tradition. En général, il s’organise autour des mêmes produits : foie gras, saumon, dinde ou huîtres. Pour beaucoup, ces plats sont le symbole d’un “vrai” Noël, une vision qui illustre la problématique d’introduction d’options végétariennes.
Cette place centrale de la viande crée un cadre très strict. Dans certaines familles où l’arrivée de la dinde comme centre de table est un rituel indispensable, modifier le menu revient presque à tirer un trait sur un héritage familial.
Toute cette construction sociale autour de la viande renforce la gêne ressentie par les végétariens. Involontairement, cette demande d’adaptation du menu remet en question une manière de célébrer ancrée dans l’imaginaire collectif.
Ainsi, participer au grand repas de Noël familial se révèle être une réelle source de stress pour les végétariens. Entre discours explicatifs répétés année après année, “oui je suis toujours végétarien.”, “non je ne mange pas de poisson non plus” et pression sociale, “un petit effort c’est Noël” : la réunion de famille se transforme en véritable épreuve. À cela, chacun sa réaction, certains se contentent des légumes vapeur en accompagnement avant de rentrer chez soi le ventre vide, d’autres ramènent discrètement leur propre plat. Malgré les efforts des concernés pour s’adapter sans “compliquer l’organisation”, les remarques continuent de fuser de la part des carnistes qui ne voient pas l’esprit de Noël sans foie gras ni fruits de mer.
C’est une véritable pression sociale qui s’installe et révèle l’incompréhension face à ce régime alimentaire.
Des associations comme L214 rappellent que l’exclusion culinaire peut être involontaire mais touche une part croissante de la population. Il devient nécessaire que les végétariens puissent s’affirmer et qu’ils soient compris sans rompre l’équilibre familial. Si les motivations derrière ce régime alimentaire varient : santé, écologie, refus de la souffrance animale… cela reste un choix qui relève d’une démarche personnelle et qui mérite d’être respectée tant qu’elle n’est imposée à personne.
Face à la croissance de ces enjeux, les alternatives végétales se multiplient. On trouve désormais des tartinades ( houmous, guacamole ), du “faux gras” pour les toasts, des rôtis sans viande ou des farces à base de champignons et de marrons. Alors, proposer un repas de Noël festif et travaillé sans produits carnés, c’est possible ! De plus en plus de familles optent d’ailleurs pour un menu mixte avec une option végétarienne.
Ces évolutions montrent qu’on peut célébrer Noël sans exclure les choix alimentaires de chacun. Ne l’oublions pas, l’essentiel, c’est de partager un moment de fête où tout le monde trouve sa place autour de la table !