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    L’écart salarial homme-​femme, un reliquat d’une société patriarcale ?

    Le 28 octobre dernier, Jean-​Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes han­di­ca­pées, a soutenu durant de longues minutes que les assis­tantes mater­nelles étaient rému­né­rées plus de trois fois le Smic en France. Une allo­cu­tion men­son­gère, faite par un homme de pouvoir, survenue alors que l’écart salarial subsiste toujours dans notre pays. Un com­por­te­ment patriar­cal reflet de notre société.

    Le salaire mensuel d’une femme en France dans le secteur privé, à temps plein, est de 16,8% inférieur à celui d’un homme, selon l’INSEE en 2022. Un écart profond prenant racine au début de la révo­lu­tion indus­trielle. La sexua­li­sa­tion du travail a segmenté le secteur de l’emploi. Durant la Première Guerre mondiale, l’effort de guerre des femmes offre une meilleure ren­ta­bi­lité aux usines. Cette ren­ta­bi­lité sera exploitée de manière abusive et à moindre frais sous le Front Populaire, les femmes n’ayant que très peu de qua­li­fi­ca­tions. En 1983 une grève démontre que les femmes sont moins bien consi­dé­rées, plus cha­pe­ron­nées et plus infan­ti­li­sées que leurs collègues masculins. Comment les femmes sont-​elles victimes du patriar­cat, légi­ti­mant l’écart salarial ? 

    L’excellence scolaire féminine

    Toujours selon le rapport de l’INSEE, les jeunes filles se révèlent être d’excellentes élèves, aux résultats bien supé­rieurs à ceux des garçons. En 2019, 85% des jeunes filles obtiennent leur bac­ca­lau­réat contre 74% de leurs collègues masculins. Il est prouvé qu’il existe une perte de confiance et de moti­va­tion à partir du lycée, en raison du choix d’orientation en supérieur. Un fait qui se conjugue aussi avec notre modèle social, hérité de la seg­men­ta­tion des rôles sociaux. Selon une enquête menée par le Crédoc, 28% des 15 ans ou plus indiquent que “le premier conseil qu’ils don­ne­raient en 2019 à une jeune femme à la recherche d’un emploi serait la pos­si­bi­lité de conjuguer sa vie de famille et sa vie pro­fes­sion­nelle, contre 18 % qui don­ne­raient en premier ce conseil à un jeune homme dans le même cas”. Le rapport alarme notamment sur les sté­réo­types de genre, toujours vivace au sein de notre société, ali­men­tant encore la division sexuée du travail. 

    Une répar­ti­tion inégale dans les secteurs de l’emploi

    Malgré ces nom­breuses inéga­li­tés, les femmes restent plus diplômées que les hommes. En 2020, 53 % des femmes âgées entre 25 et 34 ans disposent d’un diplôme supérieur contre 46% des hommes. Quel facteur influence de manière inégale la répar­ti­tion de l’emploi ? Il sem­ble­rait que ce soit le choix des matières étudiées dans le supérieur. Les femmes pri­vi­lé­gient prin­ci­pa­le­ment les secteurs scien­ti­fiques, les orientant vers des carrières centrées sur la santé, le médico-​social ou encore les lettres et sciences-​humaines. Lorsque leurs équi­va­lents masculins s’o­rientent en majorité vers les mathé­ma­tiques, amenant à des carrières dans les domaines com­mer­ciaux, d’in­gé­nie­ries ou finan­ciers. Des études bien plus « valo­ri­sées » dans une société capi­ta­liste et néo-​libérale. Le pouvoir entre­pre­neu­rial reste en grande majorité entre les mains des hommes. En 2020, selon l’INSEE, elles sont 18% à obtenir des emplois cadre contre 23% pour les hommes. Les emplois choisis par les femmes se concentrent toujours dans les mêmes secteurs d’activité, en raison de contraintes externes notamment liées aux “devoirs familiaux”. 

    L’éternel “rôle maternel”, reproche patriar­cal aux femmes

    Il dit à la femme : J’augmenterai la souf­france de tes gros­sesses, tu enfan­te­ras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi” (Genèse 3:16). Cet éternel devoir féminin, renforcé prin­ci­pa­le­ment au XIXe (notamment par l’oubli volon­taire des figures féminines dans l’histoire), est en per­ma­nence l’un des arguments cités pour soutenir l’écart salarial. D’après l’INSEE, les femmes tra­vaillent en moyenne moins que les hommes, ayant des inter­rup­tions de carrières plus fré­quentes. Cela repré­sente 11% dans l’écart de rému­né­ra­tion. En revanche, la charge mentale que subissent nos com­pa­triotes, notamment avec leur “devoir naturel”, est géné­ra­le­ment oublié. Une étude réalisée par Sarah Flèche, Anthony Lepinteur et Nattavudh Powdthavee, montre que la cause prin­ci­pale des choix pro­fes­sion­nels désa­van­ta­geux fait par les femmes est liée à leurs “devoirs familiaux”. En 2010 il est évalué que 64% des tâches domes­tiques et 71% des tâches paren­tales au sein des foyers sont prises en charge par les femmes. Cette charge mentale empiète direc­te­ment sur leurs activités pro­fes­sion­nelles. Et qui plus est constitue un argument majeur de la part du dominant pour légitimer l’écart salarial. Alors qu’il ne résulte en fait que de la domi­na­tion masculine sur les femmes, confir­mant l’exis­tence encore aujourd’hui du patriar­cat au sein de notre société. 



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