Après l’invasion russe de l’Ukraine, 8 millions de personnes ont quitté le pays. Lisa, 21 ans, une étudiante ukrainienne, nous raconte son histoire.
Lisa, 21 ans, est une étudiante ukrainienne à l’Institut supérieur d’agriculture (ISA), à Lille. Vêtue d’un pull orné des monuments d’Ukraine, elle se remémore cette année de guerre. Un sourire éclaire son visage, mais ses yeux humides trahissent son émotion.
Comment avez-vous vécu les premiers jours de la guerre ?
« J’étais à Kiev. Le matin du 24 février, je me suis réveillée à cause du bruit des bombardements. Mon père était en déplacement professionnel. Ma mère était à la maison, elle a des soucis cardiaques. C’était à moi d’emmener ma famille dans un abri anti-bombe. Là-bas, il y avait beaucoup de femmes, d’enfants et d’animaux. On faisait ce qu’on pouvait pour se protéger. »
Comment votre perception du conflit a changé au cours de cette année ?
« Au début, j’avais l’impression que le monde s’était figé. J’étais surtout en colère. Maintenant, je vois les choses d’une autre manière, j’analyse la situation. J’apprends à vivre avec la guerre. »
Quelle est votre expérience en tant que réfugiée à Lille ?
« En arrivant, j’ai vu un avion civil dans le ciel et je me suis mise à pleurer. Ici, on surmonte les difficultés ensemble, avec d’autres Ukrainiens. On apprécie plus les petites commodités du quotidien, comme l’électricité ou l’eau chaude. Les gens de l’ISA sont très solidaires et restent à nos côtés. Certes, le premier semestre était chaotique et on a mis du temps à s’adapter. Mais aujourd’hui, on arrive à profiter de la vie malgré tout. »