La consommation excessive d’alcool est un stéréotype étroitement associé à Lille. Il est appuyé par la culture étudiante de la ville, qui encouragerait les soirées et l’hyperalcoolisation. Marc Sivery, infirmier dans le service d’addictologie du CHU de Lille, dément ces clichés et fait un point sur la consommation d’alcool chez les jeunes nordistes.
Il est vrai, les jeunes consomment beaucoup d’alcool. Il est aussi vrai que cette tendance a beaucoup diminué ces 25 dernières années. C’est ce que nous explique Marc Sivery, infirmier dans le service addictologie du Centre hospitalier universitaire de Lille (CHU Lille) : « En France, il y a une augmentation des gens qui n’ont jamais consommé d’alcool. » Marc Sivery explique que cela est dû à un certain nombre de raisons : la religion, la philosophie personnelle, des nouveaux cadres normatifs chez les jeunes, mais aussi le fait que les parents consomment beaucoup moins d’alcool aujourd’hui qu’auparavant, ce qui a une influence directe sur les enfants.
En ce qui concerne l’addiction, les jeunes font partie des moins touchés, malgré la culture de binge-drinking (NDRL – une consommation excessive d’alcool en peu de temps). « Parmi les personnes alcoolodépendantes en France, seulement 2,3% sont des jeunes de 18 – 24 ans. Cette tendance est beaucoup plus marquée chez les plus âgés, notamment chez les 65 – 75 ans, qui en constituent 26%. »
Alors que l’alcoolodépendance ne touche qu’une petite partie des jeunes, il est important de rester vigilant par rapport à sa consommation. « Le stresse qui arrive avec le début des études et de la vie adulte pourrait conduire certains à surconsommer, dans une tentative « d’alléger la pression ». Le fait de commencer à boire très jeune, avant la majorité, augmente aussi le risque de développer l’alcoolodépendance plus tard dans sa vie. Bien sûr, si on boit plus de 10 verres par jour, l’habitude pourrait conduire à une éventuelle alcoolodépendance ».
Des risques de santé, des risques de sécurité
Mis à part les maladies connues, comme la cirrhose, l’alcool pourrait avoir des effets néfastes sur le développement physique et psychique d’un jeune, qui ne se termine qu’à 25 ans. « La surconsommation pourrait diminuer les substances grises dans le cerveau. Elle pourrait éventuellement provoquer des troubles psychosociaux. Elle est une cause importante d’anxiété. »
Marc Sivery ajoute que la conduite sous les effets d’alcool est une des causes principales de la mortalité des jeunes en France. « Un quart des accidents sont provoqués par les personnes de 18 – 39 ans ayant consommé de l’alcool ».