Le monument domine la ville de Boulogne-sur-mer en l’honneur des marins boulonnais disparus en mer. Une association se charge ici de continuer à honorer le devoir de mémoire.
Il faudra gravir les dizaines de marches de la rue pour contempler la plus belle vue de la ville. Vent dans les narines, regard tourné vers la Manche : si vous avez de la chance et que le temps est clément, vous pourrez distinguer les côtes anglaises à l’horizon. Mais il se pourrait bien que le plus exceptionnel ne soit pas là ! Derrière vous, s’érige le Calvaire des marins de Boulogne-sur-mer.
Faire perdurer la mémoire des marins
Pierre-André Barbe âgé de 79 ans, a des yeux bleus dans lesquels on pourrait presque deviner son passé de marin professionnel. Après 46 ans de carrière au cours de laquelle il a écumé les eaux en tant que chef mécanicien à la pêche puis dans un cabinet d’études marines, il consacre désormais son temps libre à l’entretien de ce lieu sanctuarisé en l’honneur des marins disparus en mer. « C’est un métier que l’on ne peut que faire avec passion » s’exclame-t-il. Depuis 14 ans, il officie en tant que président de l’association de sauvegarde du Calvaire. Lorsqu’il nous conte avec passion l’histoire du lieu, de reconstructions en reconstructions, il partage sa détermination à honorer le devoir de mémoire.
Trois mille visiteurs par an
Une véritable mission lorsque l’on sait que l’entretien de ce monument ne se fait que grâce aux dons. En entrant dans le lieu, on aperçoit les plaques commémoratives comme « ce jour de 1884 où une tempête a englouti six bateaux et a fait disparaître 102 marins » raconte Pierre-André Barbe. L’enjeu principal pour les bénévoles de l’association est de continuer à recruter des adhérents qui se font de plus en plus rares. Dans la petite chapelle, le soleil se reflète dans les vitraux illuminant les différentes oeuvres qui ornent les murs. Des objets récupérés qui sont renouvelés tous les ans et qui continuent d’intéresser les 3 000 visiteurs annuels de juin à septembre.