Que serait le repas des nordistes sans la pomme de terre ? Ce végétal venu des Andes connaît une forte inflation.
Tout une histoire
En gratin ou en frites, la pomme de terre est une star de la cuisine française. Consommée depuis 10 000 ans, notre patate bien aimée est originaire des Andes. Aliment central de la culture Inca, elle est associée à Axomama, la déesse de la pomme de terre. Elle est introduite en Europe par l’Espagne et l’Angleterre au XVIe siècle et se fait une place en France au XIXe siècle. Tantôt définie comme un légume par le ministère de l’Agriculture, tantôt comme un féculent par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la patate constitue un apport riche en glucides, en fibres, en potassium, en antioxydants, en énergie tout simplement ! À condition de ne pas la frire systématiquement…
Le Nord a la patate !
Avec 50 kg de pommes de terre consommés par personne chaque année, en France, la production doit tenir la cadence pour satisfaire nos papilles. Le Nord est la région productrice et transformatrice de pomme de terre par excellence et ce, grâce à un climat tempéré et humide, ainsi qu’à une multitude de grands espaces. Sur cinq millions de tonnes de patates de consommation cultivés chaque année en France, le Nord en représente 64 %. Dans les Hauts-de-France 5 800 producteurs de la région les cultivent de mars à septembre.
Le kilo flambe
Son marché représente plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires par an. Considérée comme peu chère, elle n’a pourtant pas échappé à l’inflation. Entre janvier 2022 et juillet 2023, le kilo a augmenté de 40 centimes en moyenne. « Cette hausse est normale. Avec l’augmentation des charges, des loyers et de l’électricité, le prix de la pomme de terre suit le mouvement » affirme Pascal, producteur à Comines. Une hausse des prix qui s’accompagne de rendements moindres pour l’année 2023. La faute aux chaleurs exceptionnelles du printemps qui ont retardé les plantations.
Des changements à venir ?
« Si on veut continuer à cultiver des pommes de terre dans le Nord, il va falloir changer les modèles de production » alerte Julien Fosse, président de l’Institut national de la recherche agronomique des Hauts-de-France. L’Amandine, l’Anabelle, la Ratte et tant d’autres pourraient disparaître de nos assiettes. Elles seraient remplacées par des variétés plus résistantes au stress des grandes chaleurs, ce qui risque d’impacter les industries agro-alimentaires et les consommateurs. Les chips, incontounables des apéritifs, n’auraient plus la même taille, ni la même saveur.