En quête de vérité sur le hold up qui a causé la mort de son père, le photographe Jean-Michel André entreprend, à travers une série de clichés, de recréer les souvenirs qui lui échappent. Ses œuvres sont à retrouver au musée de l’Hospice Comtesse avant le 2 février 2025.
Août 1983, sur la route des vacances, Jean-Michel André et sa famille font une halte dans un hôtel d’Avignon. Cette nuit-là, son père est assassiné avec six autres personnes. Le futur photographe, alors âgé de 7 ans, dort dans la chambre voisine. Sous le choc, il en perd la mémoire.
Remémoration et recréation des souvenirs perdus
Trente ans plus tard, alors que l’affaire n’est toujours pas élucidée, il se plonge dans les archives de ce hold-up qui a tourné au bain de sang en rassemblant des éléments d’enquête, des photos et des articles de presse.
À la recherche de ses souvenirs perdus, il part sur les traces de son père et réalise une série photographique en se rendant sur les lieux du drame, à Avignon, puis en Corse, la destination de ses vacances d’août 1983, en Allemagne, où a vécu son père, et au Sénégal, où il a passé sa petite enfance. Entre remémoration et recréation, il tente de ressaisir le souvenir des paysages qu’il a traversés ou aurait pu traverser avec son père.
Une quête de vérité et de délivrance
L’exposition Chambre 207, inscrite dans la programmation hors des murs de l’Institut de la Photographie, met en avant l’œuvre de Jean-Michel André qui, par son travail des couleurs, fait revivre les années 1980 et nous plonge dans une temporalité flottante mélangeant l’avant et l’après. Personnages solitaires perdus dans l’immensité, voiles et ciels vaporeux matérialisent l’amnésie du photographe.
En quête de vérité et de délivrance, il achève son voyage au Sénégal où jamais il ne s’était senti plus proche de son père. Dans la douceur des lumières, on peut éprouver l’apaisement qui a été nécessaire à sa renaissance.
Les photographies de Jean-Michel André sont à découvrir au musée de l’Hospice Comtesse de Lille avant le 2 février 2025 ou dans le livre Chambre 207, paru aux Éditions Actes Sud.