Les associations de Lille se mobilisent depuis plusieurs années pour fournir des vêtements aux plus démunis ou à bas prix. Mais d’autres acteurs agissent aussi pour la solidarité vestimentaire : les magasins de seconde main.
Une fois dedans, vous ne savez plus où donner de la tête. Des piles de vêtements, des cintres alignés, des caisses de foulards et de sacs… un capharnaüm organisé qui fait fureur en ce moment. Les friperies sont à la mode et de plus en plus nombreuses à Lille. Oxfam est l’une d’elle. L’association lutte contre la pauvreté et les inégalités depuis 1988. Présente depuis 2011 aux alentours de la rue de Béthune, elle est la première boutique Oxfam qui propose des vêtements de bonne qualité entre deux et quatre euros. Un avantage dans la vie de tous les jours où l’apparence est un facteur d’embauche et de réussite.
C’est un phénomène que La Cravate Solidaire a bien compris. Cette association, présente depuis 2015 dans la métropole lilloise lutte contre les discriminations liées à l’apparence. Elle aide principalement les jeunes en réinsertion professionnelle. Au milieu de tous les portants, elle leur trouve le costume parfait. Son local en déborde : des bleus, des noirs, en taille 34 ou 46. Chacun peut y trouver son bonheur. Tant de choix qu’elle peut proposer grâce aux collectes dans les entreprises, les universités et les magasins. Une de leur responsable civique nous informe : « Jusqu’à maintenant nous étions en partenariat avec Camaïeu, Kiabi et Jules qui nous envoient régulièrement des fins de stocks ou des prototypes non disponibles à la vente ». Une révolution verte pour ces grandes enseignes qui agissent contre la fast-fashion par le don et la solidarité.
Les magasins de seconde main aux multiples fonctions
Lutter contre la surconsommation de vêtements : ces petites enseignes entendent bien y parvenir. Leur but est de rallonger la vie de nos vêtements mais pas seulement. A Lille, rue Pierre Mauroy, Greendy Pact a mis en place sa propre monnaie : les Greendies. Grâce à un abonnement annuel, les clientes peuvent échanger leurs vêtements. À chaque dépôt ou échange, elle accumule des Greendies pouvant être réutilisés ou placés dans une cagnotte solidaire. Camille, co-fondatrice de la structure nous explique : « tous les Greendies en fin de validité sont automatiquement placés dans la cagnotte solidaire. Certaines clientes donnent leurs Greendies car elles nous savent en partenariat avec des foyers d’accueil pour jeunes mères ». Cette action solidaire permet à ces jeunes mères de profiter d’une journée shopping dans une boutique qui leur est privatisée. Une bouffée d’air frais pour ces femmes qui les fait sortir du schéma du don. Grâce à la cagnotte, tous les vêtements qu’elles choisissent leurs sont offerts.
Quel avenir pour les invendus ?
Associations comme fripes ne sont que des arrêts dans le processus de distribution des vêtements. Oxfam, Greendy Pact, Slowmod et La Cravate Solidaire font appel à des structures plus importantes pour donner leurs invendus. Camille de Greendy Pact explique : « environ 1500 pièces sont données à nos associations partenaires dont La Croix Rouge, cela représente 10% de notre stock en boutique ». Le Secours Populaire privilégié par Oxfam, Slowmod et La Cravate Solidaire. Françoise et Oureda, bénévoles chez Oxfam, affirment : « un camion du Secours Populaire passe régulièrement pour récupérer tout ce que nous ne vendons pas ». Beaucoup d’acteurs se mobilisent donc à Lille pour limiter la consommation de vêtements, offrir et vendre aux plus démunis des vêtements de bonne qualité à bas prix.