Co-créateur de l’entreprise « Frères Lumières », Adrien Delcourt se confie sur les enjeux de la création lorsque l’on est un jeune étudiant. Trois ans après, l’entreprise de production audiovisuelle et photographique commence à se faire un nom dans la région.
Quand as-tu créé ton entreprise et pourquoi ?
Nous avons fondé l’entreprise (avec Selim) en mars 2021, mais l’activité n’a débuté qu’en mai 2021. Selim faisait de la vidéo pour un média local. Il m’a fait venir sur un tournage, pour prendre quelques photos, et de fil en aiguille j’ai commencé à réaliser les émissions avec lui. À force d’en discuter, on a fini par se dire que ce qu’on faisait avait de la valeur, on blaguait en se disant qu’on pouvait se faire payer pour ce qu’on faisait, de fil en aiguille le projet a germé et s’est concrétisé. Nous ne pensions pas aimer autant tout ce qu’implique le fait de créer une entreprise. Nous ne nous retrouvions pas dans le salariat traditionnel. L’entrepreneuriat est donc arrivé assez naturellement sans que cela soit particulièrement programmé.
As-tu particulièrement pris des risques en étant un jeune entrepreneur ?
Je ne crois pas que ce soit très risqué d’entreprendre jeune, au contraire. Pas d’enfant à charge, pas de maison à rembourser etc. Au mieux ça marche, au pire ça s’arrête et c’est tout. Socialement parlant c’est parfois plus compliqué. L’entourage ne comprend pas forcément notre choix, et il y a aussi parfois un décalage entre nous et d’autres personnes de notre âge, car notre quotidien est différent et cela peut être perturbant par moments. En plus, j’étais encore en étude au moment de lancer ce projet et l’université n’a pas du tout été un soutien dans cette aventure, au contraire. Je ne voyais pas l’intérêt de poursuivre mes études alors que j’avais la sensation que je perdais du temps pour développer mon activité, mais j’ai quand même été jusqu’au bout de ma licence.
Comment avez-vous financé sa création tous les deux ?
La création en elle-même ne nous a pas coûté du fait de notre statut juridique, puisque nous avons créé deux micro-entreprises à nos noms respectifs sous les conseils de la CCI. Cela nous a permis de nous lancer très facilement, la charge administrative de la micro-entreprise étant peu conséquente. Mais ce statut présente un certain nombre de limites qui nous contraignent. Par exemple, la micro-entreprise paie des cotisations et impôts sur l’ensemble du chiffre d’affaires, sans en déduire les charges. Nous avons aussi dû acquérir les outils et le matériel pour travailler. Ce sont nos bourses d’études, ainsi que nos jobs étudiants qui ont permis de financer tout cela. Ainsi, il m’a fallu, pendant un certain temps, allier les cours, l’entreprise, et un job étudiant.