Plus

    Derniers articles

    Un chan­ge­ment cli­ma­tique tor­tion­naire pour l’ours polaire

    A l’occasion de la journée mondiale de l’ours polaire,...

    Les enfants, grandes victimes du conflit israélo-palestinien

    Depuis le 7 octobre 2023, le conflit entre Israël...

    « Je ne com­pre­nais pas ce qui m’arrivait »

    À 18 ans, Jennie a vécu une interruption volontaire...

    Alarmante hausse des ten­ta­tives de suicide chez les jeunes

    Santé Publique France a publié son dernier baromètre le 5 février dernier à l’oc­ca­sion de la Journée nationale de pré­ven­tion du suicide. L’organisme dresse un constat édifiant sur les idées sui­ci­daires et les ten­ta­tives de suicide chez les 18 – 24 ans. La santé mentale des jeunes adultes se détériore grandement. 

    La tranche d’âge des 18 – 24 ans est la plus touchée par des idées sui­ci­daires et des ten­ta­tives de suicide. L’étude réalisé par Santé Publique France comprend un échan­tillon d’environ 31 000 personnes âgées de 18 à 75 ans en France métro­po­li­taine et dans les dépar­te­ments et régions d’outre-mer. 

    Dans l’introduction de son rapport, Santé Publique France explique : « L’objectif de ce travail est de présenter les résultats concer­nant la pré­va­lence des pensées sui­ci­daires et des ten­ta­tives de suicide en France en 2021, d’identifier les popu­la­tions les plus concer­nées et d’observer les évo­lu­tions survenues depuis les années 2000 ». Santé Publique France observe une tendance de fond depuis dix ans avec une aug­men­ta­tion per­sis­tante des pensées sui­ci­daires et des ten­ta­tives de suicide chez les 18 – 24 ans. Parmi le 18 – 75 ans, la pré­va­lence des pensées sui­ci­daires et des ten­ta­tives de suicide déclarées en 2021 était en légère baisse depuis 2014, tandis que celle des ten­ta­tives de suicide au cours de la vie s’était stabilisée. 

    7,2% de jeunes adultes ont pensé au suicide en 2021 

    L’étude indique que parmi les sondés de 18 à 75 ans, 4,2% ont pensé au suicide en 2021, dont 7,2% de jeunes adultes, âgés de 18 à 24 ans, contre 3,3% en 2014. Ainsi, les pensées sui­ci­daires ont été mul­ti­pliées par deux depuis 2014 chez les 18 – 24 ans. Le rapport révèle également que les femmes sont les plus repré­sen­tées et concer­nées à hauteur de 4,8% contre 3,5% d’hommes. Concernant le nombre de ten­ta­tives de suicides déclarées au cours de la vie dans cette tranche d’âge, il a lui aussi quasiment doublé. En 2021, 9,2% des sondés avaient déjà tenté de mettre fin à leurs jours contre 6,1% en 2017. Au cours des douze derniers mois, ce chiffre a augmenté de plus de 60% passant de 0,7% en 2017 à 1,1% en 2021. 

    Les jeunes femmes sont par­ti­cu­liè­re­ment touchées. La pré­va­lence des pensées sui­ci­daires atteint 9,4 % des femmes de 18 – 24 ans, celle des ten­ta­tives de suicide au cours de la vie 12,8 %, et celle au cours de l’année 2 %. Santé Publique France rappelle que les résultats de cette étude « consti­tuent un chan­ge­ment important puisqu’elles étaient infé­rieures ou com­pa­rables aux autres tranches d’âge de la popu­la­tion dans les baro­mètres santé qui ont précédé la pandémie de Covid-​19 ». L’organisme de santé précise que les personnes en dif­fi­culté finan­cière, celles en inac­ti­vité ou au chômage, celles vivant seules ou se déclarant en famille mono­pa­ren­tale sont davantage touchées par les idées et gestes suicidaires. 

    L’épidémie de Covid 19 responsable 

    Pour expliquer cette aug­men­ta­tion, l’étude souligne « l’impact important » de l’épidémie de Covid-​19 et de ses dif­fé­rents confi­ne­ments sur la santé mentale des plus jeunes. Une tendance largement retrouvée à l’échelle inter­na­tio­nale. La Covid-​19 est l’une des causes de cette dégra­da­tion de la santé mentale des jeunes selon l’agence de santé publique. Plusieurs facteurs viennent se rajouter à ça : les guerres, les dif­fi­cul­tés éco­no­miques et les problèmes environnementaux. 

    L’étude met en relief une hausse de ces pensées sui­ci­daires au regard des années pré­cé­dentes : en 2017, toujours chez les 18 – 24 ans, 4,6% des sondés confiaient des idées sui­ci­daires, quand en 2020 ils étaient 7,4%. Santé Publique France rappelle que l’âge médian de la dernière tentative de suicide est de 24 ans. Les ado­les­cents, exclus de l’étude, seraient eux aussi par­ti­cu­liè­re­ment touchés.

    La mise en œuvre d’une stratégie nationale 

    Face à ces chiffres élevés, le baromètre santé démontre de façon évidente la dété­rio­ra­tion de la santé mentale des jeunes adultes. En parallèle de la mise en œuvre de la stratégie nationale de pré­ven­tion du suicide et du ren­for­ce­ment des dis­po­si­tifs de prise en charge, une meilleure com­pré­hen­sion des méca­nismes qui affectent la santé mentale des plus jeunes depuis la pandémie de Covid-​19 s’avère néces­saire pour Santé Publique France. « Il semble néces­saire de mieux com­prendre les causes d’une telle évolution, afin de mieux cibler les facteurs de risque et de pro­tec­tion sur lesquels inter­ve­nir », ajoutent les auteurs du rapport. L’agence appelle à renforcer la pré­ven­tion et à établir un meilleur accom­pa­gne­ment car parmi ceux qui sont passés à l’acte : « un peu plus de la moitié seulement disent avoir béné­fi­cier d’un suivi après leur sortie de l’hôpital ». Cela per­met­trait notamment d’éviter les récidives. 

    Aujourd’hui, plusieurs dis­po­si­tifs sont mis en place par l’Etat. Le 31 14 le numéro nationale d’écoute et de pré­ven­tion du suicide dis­po­nible 24h/​24 et 7j/​7. Ainsi que le plan VigilanS déployé depuis septembre 2023 sur l’ensemble du ter­ri­toire français. Il met en place un système de recon­tacte et d’alerte en orga­ni­sant autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un réseau de pro­fes­sion­nels de santé qui assu­re­ront une veille et garderont le contact avec elle. D’autres actions sont présentes telles que les for­ma­tions à la pré­ven­tion du suicide ou au phénomène de contagion du suicide. Mi-​janvier, le Sénat a voté à l’unanimité l’inscription de la santé mentale des jeunes comme grande cause nationale. 

    Les métiers de l’esthétique, entre bien-​être et autonomie

    Depuis la pandémie, les métiers des soins des ongles...

    Le Japon s’implante à Lille le temps d’un week-end

    Le festival de la nuit japonaise revenait à Lille...

    Après la période COVID, le véritable visage éco­no­mique de la France refait surface

    65700 : c'est le nombre de défaillances d'entreprises au...

    Contrepoint n°36

    Le Japon s’implante à Lille le temps d’un week-end

    Le festival de la nuit japonaise revenait à Lille ce week-end au Garage pour faire découvrir un grand nombre d’éléments de la culture japonaise....

    À peine sorti de prison, il utilise son enfant pour menacer sa compagne

    Si la question du féminicide est sous le feu des projecteurs, peu se penchent sur le mariage de la misère aux passions extrêmes. C'est...

    « J’ai l’im­pres­sion que c’est possible » : bientôt sur le marché de l’emploi, des étudiants en dernière année de jour­na­lisme se confient

    Certains, déjà, passent des entretiens d'embauche. D'ici quelques semaines ou quelques mois, les étudiants en 2ème année de master Journalisme International et Investigation –...