Après plusieurs mois de protestations des usagers du métro, à cause des retards et des rames pleines en heure de pointe, la nouvelle est mal accueillie. Comme le 19 et 20 octobre dernier, la ligne de métro 1 sera totalement fermée le dimanche 10 et le lundi 11 novembre. La cause ? Des tests sur des pilotes automatiques, avant leur potentielle mise en service.
Le système de pilote automatique avait été avancé par Alstom. Le but était de faciliter le doublement des rames sur la ligne, une promesse faite par Ilévia, qui allait de pair avec l’augmentation des tarifs de transport. Deux problèmes se posent maintenant.
Les remontrances contre le réseau de métro montent
Les passagers récurrents du métro en heure de pointe sont unanimes, la situation est particulièrement désagréable pour eux. Outre l’entassement dans les rames pour rentrer, les retards pour le travail ou les études s’enchaînent. Les doléances se répandent sur les réseaux sociaux, jusqu’à s’organiser. Mattéo Ferrux, président de Mobi’Lille recueille aujourd’hui plus de 2600 signatures dans une pétition pour le remboursement complet des abonnements Ilévia. De nombreux usagers que nous avons interrogés se sont reconnus dans cette réquisition, à défaut d’y avoir souscrit.
En face, seule réponse d’Ilévia : des abonnements vélo à prix cassés, tandis que l’ensemble des autres tarifs montent. Dans ce contexte, se livrer à des tests qui bloquent l’ensemble du trafic sur la ligne 1, durant deux jours, a de quoi souffler sur les braises.
Le doublement des rames ressemble de plus en plus à un doux rêve
Sur le papier, Alstom et la MEL (Métropole Européenne de Lille) ont acté en 2012 la nécessité de moderniser et d’augmenter les rames sur le métro 1 de Lille. Objectif : 43% de places en plus. Les Lillois n’en ont jamais vu la couleur. Le projet a été repoussé à 2019, puis à 2022, jusqu’en 2023, sans date plus précise.
La MEL rejette la faute sur Alstom, chargé de la construction des dites rames. Le problème ? Un système de pilotage automatique « complètement révolutionnaire », avec plus de 50 anomalies persistantes à chaque nouveau test effectué.
Pourtant ce système de pilote automatique a déjà été exporté à l’étranger et semble fonctionner parfaitement ailleurs, le système étant plus simple à installer sur du matériel neuf. Les Lillois resteront donc les otages de ce conflit judiciaire et technique entre la MEL et Alstom pour une période encore indéterminée.