65700 : c’est le nombre de défaillances d’entreprises au mois de décembre 2024. Un record historique depuis avril 2015. Le chiffre provient de la Banque de France, et implique de nombreuses analyses. La fin des PGE (Prêts Garantis par l’État) et la hausse des impôts sont les principales causes.
Si l’on écarte les micro-entreprises du comptage, les défaillances sont de 12% supérieures au sommet de septembre 2009, où l’on est alors en pleine crise économique. Au total, c’est 3300 TPE, donc des entreprises jusqu’à 10 salariés ; 1520 petites entreprises allant jusqu’à 100 salariés ; 500 moyennes entreprises jusqu’à 250 salariés ; et 65 entreprises de tailles intermédiaires et grandes entreprises jusqu’à 5000 salariés.
Étiolement d’une économie « zombie »
Autre indicateur intéressant : il s’agit d’une hausse des fermetures d’entreprises de 130% par rapport à janvier 2020. Pourquoi comparer à cette date ? Parce qu’en janvier 2020, la crise COVID n’a pas débuté en France, les premiers foyers de contamination n’apparaissent qu’en février 2020. La crise COVID est un important brouilleur de nos indicateurs économiques, à cause du fameux « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron. Concrétisé par les PGE (Prêts garantis par l’État), nos finances ont donné carte blanche à des entreprises avec une trésorerie dans le rouge, ou sans perspective de créations d’emploi. Ces prêts, à faible taux d’intérêt, étaient remboursables en 4 ans. Un délai qui arrive aujourd’hui à expiration. De fait, de nombreuses entreprises en sursis, ou qualifiée de « zombies », ont survécu à cette période d’essai accordée par un État pourtant déjà en faillite.
Les PGE sont une des principales sources de cumul de dettes sous le mandat Macron, qui, on le rappelle, a acculé jusqu’alors plus de 1200 milliards d’euros de dette sous sa présidence, un large record sous la Ve République.
La surimposition française également pointée du doigt, surtout le coût du travail
En France, avec 46% de prélèvements obligatoires, l’emploi coûte plus cher à créer qu’il ne rapporte à son salarié. On peut aisément en faire la démonstration en analysant les chiffres du simulateur de l’URSSAF.
Prenons l’exemple d’un poste rémunéré à 2300 euros nets par mois, un salaire considéré comme correct pour pouvoir vivre sans se serrer la ceinture en France. Un employé rémunéré 2300 euros net coûte en réalité 4328 euros par mois à son patron. Une disproportion qui a un impact grandissant sur le taux de chômage comme sur la faillite d’entreprises. Cela rajoute également de la pression sur le travail, car avec 4328 euros de charges, l’employé doit rapporter plus de valeur à son patron qu’il ne lui en coûte, au risque d’être déficitaire. Cela place le minimum de création de valeur extrêmement haut, avec des conditions très difficiles à remplir pour de nombreux secteurs.
Ce que l’on constate, c’est que le croisement de la courbe montante de la hausse des impôts et du coût du travail, avec la courbe en chute libre de non remboursement des PGE, aboutit à de nombreuses liquidations d’entreprises. S’il est normal, voire sain qu’une économie se régénère, il ne faut pas oublier que de nombreuses entreprises « zombies » subsistent, parfois avec le soutien des chambres de commerce régionales. Parfois à raison, pour essayer d’amortir le drame que peut engendrer une faillite. Mais quel en sera le coût ?