Dans les couloirs de l’Université Catholique de Lille, une association se distingue par son engagement en faveur des droits des enfants défavorisés. Hestia regroupe chaque année une trentaine d’élèves dont Audrey, étudiante en 5ème année du master « Droit de l’Enfance et de la Famille ».
Du nom de la déesse grecque du foyer et de la famille, l’association Hestia a pour vocation de sensibiliser le public aux droits de l’enfance à travers des conférences, évènements, newsletters et témoignages pour attirer l’attention sur la protection des enfants. Audrey, à travers ses études, s’est tout de suite intéressée à l’association. « J’aime le contact avec les enfants, je trouve ça toujours enrichissant, en particulier ceux qui sont en difficulté.»
Les pôles d’intervention
Les membres de l’association Hestia se mobilisent sur trois grands axes. Le foyer de la ZE, où les étudiants organisent des activités variées pour les enfants y résidant. Des ateliers créatifs sont mis en place par l’association tels que de la peinture, de la cuisine, des confections de bijoux. « On adapte les activités par groupe en fonction des âges. Les enfants ont de 3 à 15 ans.» Hestia récolte également des fonds pour l’association SOLFA, qui œuvre à la protection des femmes et de leurs enfants en difficulté. Les étudiants organisent également des évènements à l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Quiévrechain, (EMP). » Pour le téléthon, nous avions organisé une rencontre entre un coureur paralysé et les jeunes de la prison.»
Au sein d’une prison pour mineurs
Quand Audrey se remémore sa première visite à l’EMP, il lui parait dérisoire qu’un endroit survolé de barbelés, de fissures dans les murs et d’une cours de 15 m² pour la sortie journalière, puisse accueillir des adolescents. « Si ces jeunes sont là à leurs âge, ça ne part pas de nulle part. Ce sont eux les premières victimes d’un environnement violent ou malsain, quand on les écoute, ils ont tous des parcours chaotiques ».
Audrey déplore les failles d’un système qui pour elle, sont délétères. « En vérité, très peu de mineurs se retrouvent en prison. La plupart sont placés en foyer, mais les mauvaises conditions de vie influencent directement leur avenir, beaucoup se retrouvent déjà condamnés à la délinquance.» Pour elle, l’Etat contribue à créer des jeunes qui se retrouveront plus tard en prison, par un manque de ressources adaptées.
A travers ses actions dans ces établissements sensibles, les étudiants de l’association Hestia, en conciliant engagement humain et apprentissage juridique, contribuent à la possibilité d’un avenir meilleur pour une jeunesse défavorisée et en danger.