Le 31 décembre, à 4 heures du matin, un incendie a complètement détruit la brasserie Cambier à Croix. Depuis, un élan de solidarité est venu soutenir l’entreprise de Jean-Christophe Cambier. Une cagnotte a rassemblé près de 40 000 €.
« C’est simple, on a tout perdu. Il faut repartir de zéro », raconte, d’un ton grave, Jean-Christophe Cambier, fondateur de la brasserie. Le 31 décembre, alors qu’il profitait encore de ses vacances à la montagne, le père de famille reçoit un appel. Il est cinq heures du matin et la nouvelle tombe : le projet qu’il porte à bout de bras depuis 10 ans est parti en fumée, la brasserie Cambier a brûlé. « Tout est HS. On a perdu nos cuves et toute la partie production. Ce qui reste du bâtiment va être complètement détruit », explique le brasseur. Une seule partie a été épargnée : l’entrepôt de stockage situé quelques mètres plus loin. L’incendie partait de son voisin, un commerce de pare-brise. Bien qu’une enquête ait été lancée, les causes n’ont pas été déterminées.
Il faut faire de la bière
Dès son retour à Croix, l’objectif est simple pour Jean-Christophe : « Maintenant, il faut faire de la bière, gérer le sinistre et communiquer ». Après la demande des nombreux fidèles de la brasserie croisienne, une cagnotte de soutien a été lancée. Les fonds récoltés permettront d’acheter des fûts en inox pour produire dans des brasseries de la région. « Dès que j’ai appris pour Cambier, j’ai participé à la cagnotte. J’ai vu qu’ils ont bientôt rassemblé 40 000 €, c’est super ! C’est un drame pour les amateurs de bière dans le Nord », raconte Patrick, 53 ans, qui passait voir les cendres de la brasserie ce mardi. Cette jeune retraitée, Sabine, a également été marquée par le sinistre mais reste persuadée que l’entreprise va rebondir. « Avec toute la solidarité qu’il y a et les efforts que fera la brasserie, ils vont s’en remettre ! », positive-elle.
À côté, Cambier a reçu de nombreuses propositions de brasseurs de la région et de Belgique pour l’aider à brasser. Pour garder la même qualité et surtout un volume de production conséquent, Jean-Christophe s’est dirigé vers une brasserie gantoise. Pour le gérant, ces collaborations permettront aussi de perpétuer leur rythme en terme de bières éphémères, soit une à deux par mois.
Et pour la future nouvelle brasserie ?
Au sein de la brasserie, il a également fallu se serrer les coudes. « Toute l’équipe est motivée pour faire repartir la machine. Évidemment, on a dû mettre quelques employés au chômage partiel, notamment l’équipe de production. On ne sait pas ce que les assurances vont prendre en charge, donc il faut être très prudent », nous dit le fondateur à la recherche d’autres sites. Pour le moment, le lieu de la nouvelle brasserie n’a pas été défini mais pourrait très bien quitter Croix. Pour Jean-Christophe, il faudra attendre 12 à 18 mois pour s’installer, produire de manière autonome et donc, pouvoir renaître de ses cendres.
Une soirée pour Cambier
Ce jeudi 24 janvier, une soirée au bar VnB de Villeneuve‑d’Ascq est organisée pour soutenir la brasserie après le sinistre. « On attend pas mal de personnes pour l’occasion. Une bonne partie de l’équipe de Cambier sera présente. Ça permettra de donner une bonne visibilité pour leur cagnotte », explique Raphaël, employé du bar. Il poursuit : « Depuis l’ouverture du bar, il y a quatre ans, on a toujours travaillé avec eux. Ils font de la bonne bière et sont passionnés. On espère qu’ils pourront rapidement trouver un nouvel endroit pour brasser et continuer à produire. »