Cela faisait déjà quelques semaines que l’on sentait venir l’annonce, lorsque Gucci a confirmé, ce 23 novembre le départ de son directeur artistique, Alessandro Michele. En cause, d’après les analystes et les investisseurs, un chiffre d’affaires un peu stagnant, une forme d’essoufflement et la nécessité pour la marque (propriété du groupe Kering) d’entrer dans une nouvelle ère créative.
L’Italien était entré dans l’entreprise en 2002, après avoir fait ses armes comme designer d’accessoires chez Fendi. Au cours de ses vingt années chez Gucci, le Romain a occupé plusieurs postes, dont celui de directeur de la création maroquinerie, puis est devenu le bras droit de la directrice artistique alors en place, Frida Giannini, avant de décrocher le titre suprême en janvier 2015. « Aujourd’hui se termine pour moi un voyage extraordinaire qui a duré plus de vingt ans, dans une entreprise à laquelle j’ai infatigablement consacré mon amour et ma passion créative. Durant cette longue période, Gucci a été ma maison, ma famille d’adoption. A cette famille élargie, à toutes les personnes qui en ont pris soin et l’ont soutenue (…), j’adresse mes souhaits les plus sincères : puissiez-vous continuer à vous nourrir de vos rêves, matière délicate et impalpable qui rend la vie digne d’être vécue », a déclaré Alessandro Michele dans le style lyrique qui le caractérise, par le biais du communiqué officiel annonçant son départ.
Après une croissance spectaculaire lors des quatre premières années de Michele aux manettes du style Gucci, la marque locomotive de Kering, cette dernière a vu sa croissance ralentir. Les résultats financiers en deçà des attentes du groupe pourraient expliquer le changement de direction artistique. Kering est par ailleurs habitué aux changements de direction inattendus : en novembre 2021, le groupe s’était séparé brutalement de l’anglais Daniel Lee alors chez Bottega Veneta. Alessandro Michele a fait preuve d’une longévité peu commune dans un secteur qui appelle constamment à la nouveauté. Rien n’a pour l’instant filtré quant aux raisons de son départ, ni concernant le nom de son potentiel successeur.