Alors que l’exposition du Tripostal met à l’honneur les séries des années 1990, le cinéma UGC a ravivé la nostalgie de cette époque le temps d’une soirée spéciale dédiée à la Trilogie du Samedi. Un retour en enfance pour certains et une découverte totale pour d’autres.
Il est 19h45 et l’impatience est à son comble dans la file d’attente de l’UGC Ciné. Ils sont des centaines à faire la queue pour assister à la soirée de la Trilogie du Samedi, ce rendez-vous incontournable des Millenials, cette génération née dans les années 90. « Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde. C’est vraiment chouette pour le festival », confie une bénévole de Séries Mania. Venues en famille, en couple ou entre amis, toutes les générations se confondent pour découvrir ce programme culte. « Non mais Beverly Hills, c’était mieux que Charmed », peut-on entendre dans la foule. « Moi je viens parce que j’étais team Phoebe, c’était la meilleure des trois sœurs ! », s’exclame une maman tandis que sa fille se sent perdue face à toutes ces références : « Je connais des séries des années 90 comme Friends mais la Trilogie du Samedi, j’en avais jamais entendu parler ».
A l’origine de la Trilogie du Samedi, la chaîne NBC
« La Trilogie du Samedi, c’est un programme qui est adapté de la « Thrillogy » un bloc de programmes initialement diffusé sur la chaîne américaine NBC », explique Renan Cros, journaliste culture. À cette époque, ces genres connaissent un gros succès auprès du public, et du coup M6 décide d’importer l’idée en France. »
Le 28 octobre 1995, la chaîne tente une première expérience en proposant une soirée fantastique en prime-time, composée d’un double épisode de « X‑Files : Aux frontières du réel », suivi d’un épisode de « Les Contes de la crypte ». Un engouement se crée alors autour de ce genre, poussant M6 à officialiser le 6 janvier 1996 « Les Samedis Fantastiques ». L’année suivante, cette soirée qui rassemble des millions de téléspectateurs prend le nom de « La Trilogie du Samedi », devenant un véritable rendez-vous pour les amateurs de séries. La programmation s’élargit pour inclure des séries comme Buffy contre les Vampires, Stargate SG‑1, Charmed ou encore Smallville. Avec son concept de trois séries enchaînées le soir, « La Trilogie du Samedi » devient un rituel pour les adolescents des années 90 et 2000. Une aubaine pour M6 qui réussit à fidéliser une audience passionnée, qui attend chaque semaine la suite des aventures de leurs héros favoris.
20h30 : retour en enfance et invité d’exception
Il est 20h30 et, comme à l’époque, le cinéma lance deux épisodes de deux séries cultes : Smallville qui suit l’adolescence de Clark Kent et Charmed, qui raconte l’histoire des trois sœurs Halliwell devenues sorcières en héritant des pouvoirs transmis par leurs aïeules. Si l’émotion est palpable lorsque les génériques résonnent dans la salle, elle atteint son sommet lorsque apparaît sur scène la comédienne de doublage Dominique Vallée, voix française de Piper Halliwell. L’occasion pour elle de revenir sur l’importance du doublage, mais aussi sur l’impact de la Trilogie du Samedi dans le paysage audiovisuel français. « Le doublage ne se fait pas comme ça, il faut savoir jouer la comédie » explique t‑elle. Dans les années 90, on n’avait pas le choix : il fallait attendre chaque semaine un nouvel épisode, et notre travail de doublage permettait de maintenir cette aura autour de ce rendez-vous. C’est quelque chose que l’on ne retrouve plus aujourd’hui. » Elle en profite également pour remercier les fans de la première heure de leur fidélité : « C’est grâce à vous que l’on est sorti de l’ombre ».
