C’est la première femme en France à être condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, et elle n’a pas fait appel de sa condamnation. Dahbia Benkired, coupable du viol et du meurtre de la petite Lola en 2022, est également condamnée à une interdiction définitive du territoire français, comme l’exige le ministère public.
Le 14 octobre 2022, le corps de Lola Daviet, âgée de 12 ans, est découvert dans une malle non loin de son domicile. Rapidement, Dahbia Benkired, une Algérienne de 27 ans, est identifiée comme la principale suspecte de l’affaire. Le 24 octobre 2025, elle est jugée pour meurtre sur mineur de moins de quinze ans, viol sur mineur, tortures et actes de barbarie. Le jugement rendu lors du procès la condamne à une peine extrêmement rare, la plus lourde prévue par le Code pénal. Selon Franck Ludwiczak, docteur en droit, « La réclusion criminelle à perpétuité est la peine la plus lourde prévue en France. Elle est réservée aux crimes les plus graves comme l’assassinat (meurtre avec préméditation). » Cette peine a pour but de « neutraliser définitivement un individu jugé extrêmement dangereux», explique-t-il.

La peine la plus sévère du droit français
Mais que signifie véritablement une réclusion criminelle à perpétuité incompressible ? Cette peine signifie-t-elle que le coupable passera le reste de sa vie en prison ? « La perpétuité réelle est le dispositif le plus répressif connu en droit français, mais elle doit laisser une « lueur d’espoir » pour ne pas être inhumaine, comme l’exige la Cour européenne des droits de l’Homme. Après 30 ans, le tribunal d’application des peines peut lever le caractère incompressible si une expertise médicale conclut à une baisse de la dangerosité du condamné. »
Une condamnation exceptionnelle à plus d’un titre
Ce qui a mené la justice à condamner Dahbia Benkired à cette peine exceptionnelle relève de nombreux facteurs, dont l’absence de remords. De plus, la coupable a été déterminée comme ne souffrant pas de pathologie psychiatrique. Ses réelles motivations sont à ce jour inconnues, et resteront probablement sans réponse. Ce qui rend cette affaire aussi exceptionnelle, au-delà de la violence des actes subis par Lola avant son décès, réside dans le genre de la coupable. Les femmes représentent en effet seulement 3,4% de la population carcérale selon l’Observatoire International des Prisons. Cependant, comme le souligne le Docteur Ludwiczak, « le fait qu’il s’agisse de la première femme à voir prononcée à son encontre une peine avec perpétuité réelle ne change rien à la gravité des faits commis qui entraient parfaitement dans l’incrimination du meurtre aggravé. Cette peine vise à neutraliser un individu dangereux et à l’éloigner de la société. » Selon lui, « la seule question est celle de la réalité des mesures de resocialisation en détention afin que ne soit pas confondus lueur et leurre d’un espoir de sortie. »