Plus

    Derniers articles

    Pour le député européen Damien Carême : « La politique migra­toire euro­péenne est catastrophique »

    Ce lundi 27 janvier, le Haut-Commissariat des Nations Unies...

    Le Lillois et sa relation d’amour-​haine avec la météo

    A Lille, la météo n'est pas un simple sujet...

    Après la tempête, Nausicaá cherche à se réinventer

    Situé à Boulogne-sur-Mer, Nausicaá est le plus grand aquarium...

    De la pluie contre du sang : 48 enfants sacrifiés par les Aztèques durant la sécheresse

    Au XVème siècle, la com­mu­nauté Aztèque a connu la pire séche­resse de son existence durant deux ans. De récentes recherches scien­ti­fiques ont permis de faire un lien entre cet événement et le sacrifice de dizaines d’enfants au Dieu de la pluie, Tláloc, dans la région de Tenochtitlan.

    Nous connais­sons la civi­li­sa­tion Aztèque pour son archi­tec­ture complexe et sa connais­sance avancée du monde, mais aussi pour ses sacri­fices humains. Permettant de libérer le « tonalli », une énergie vitale pour l’être vivant, ce rite de la com­mu­nauté Aztèque était courant et essentiel à leurs croyances. Mais, si la plupart des sacrifiés étaient des esclaves ou des pri­son­niers de guerre, une récente décou­verte a permis l’identification d’une offrande massive d’enfants au Dieu de la pluie, Tláloc. C’est l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire (INAH) du Mexique qui révèle, dans un com­mu­ni­qué du 11 novembre, les clichés des dépouilles. Alors, pourquoi les Aztèques ont-​ils sacrifiés leur pro­gé­ni­ture au nom d’un Dieu ?

    De l’eau pour les enfants, du sang pour les Dieux
    Le Grand Temple et la fosse commune dans laquelle les corps se trou­vaient, à Tenochtitlan. @INAH (sur X)

    En 1978, le « Projet Templo Mayor » a débuté et a permis aux archéo­logues de découvrir des ruines et des restes humains proche du « Grand Temple », situé dans la région de Tenochtitlan, ancienne capitale Aztèque. Sur un site de fouilles d’1,2 hectare, une fosse commune contenant les ossements de 42 garçons et de 6 filles, âgés de deux à sept ans, est alors excavée. Le projet archéo­lo­gique, encore en cours et qui se terminera en fin d’année, a récemment déterminé des éléments his­to­riques majeurs sur cette découverte.

    En effet, l’étude des ossements et de la géologie régionale a d’abord permis de dater l’inhumation des corps, qui a donc eu lieu au milieu du XVème siècle. La construc­tion du fameux temple datant du règne de Moctezuma, dirigeant Aztèque de ‑1440 à ‑1469, les scien­ti­fiques ont rapi­de­ment fait le lien entre le sacrifice et la grande séche­resse de deux ans qui a touché le bassin du Mexique. Par ailleurs, l’étude a également identifié une maladie causée par la mal­nu­tri­tion infectant la moitié des corps retrouvés dans la fosse, l’hyperostose porotique, l’une des consé­quences dévas­ta­trices de la sécheresse.

    Bien qu’en avance sur leur temps, les Aztèques étaient encore en cours de déve­lop­pe­ment concer­nant les systèmes d’irrigation et d’agriculture et dépen­daient ainsi majo­ri­tai­re­ment de la pluie. La séche­resse, survenue juste avant une canicule, et les gelées autom­nales ont détruits les cultures, asséchant les plantes et attaquant le maïs, et ce de 1452 à 1454 avant J.-C. Leonardo López Luján, chef du « Projet Templo Mayor » évoque cet événement marquant pour le peuple : « La com­bi­nai­son de ces deux phé­no­mènes a détruit les récoltes et conduit à une situation de famine prolongée ». Cette perte massive des vivres a donc menée à une grande famine dans la région Aztèque et à un désespoir accru.

    Survivre demande des sacrifices
    Les fouilles archéo­lo­giques du « Projet Templo Mayor », à Tenochtitlan. @INAH (sur X)

    La famine qui a fait rage pendant au moins deux ans a contraint certaines familles à vendre leurs enfants au gou­ver­ne­ment afin qu’ils servent d’offrandes au Dieu de la pluie, des tempêtes et de l’eau. Dans les croyances aztèques, les enfants repré­sen­taient la pureté, la fertilité et le renou­vel­le­ment et étaient donc les meilleurs Tlaloques, ser­vi­teurs de Tláloc, pour amener la pluie sur les terres aztèques.

    Grâce aux faits déjà connus de la culture aztèque et aux objets retrouvés dans les tombes, les scien­ti­fiques ont également pu recons­ti­tuer le rituel de sacrifice. En plus des restes de réci­pients cassés pour imiter le tonnerre et inviter la pluie à tomber, les archéo­logues ont pu trouver toute sorte d’offrandes jonchant le sol. Parmi ces dons, ils ont pu déceler des pigments bleus, des fruits secs, du matériel marin et onze sculp­tures repré­sen­tant Tláloc. Mais ce n’est pas tout, le peuple Aztèque avait aussi soi­gneu­se­ment disposé les corps des enfants dans des boîtes en pierres taillées et déposé des ornements ou des pierres vertes dans la bouche des sacrifiés.

    Ce rituel n’a pas seulement servi à implorer Tláloc, mais aussi à réduire le nombre de bouches à nourrir. La mort des 48 enfants a permis à la com­mu­nauté Aztèque de la région de Tenochtitlan de survivre quelques temps. Cependant, elle a fini par déserter les terres, en raison d’un gou­ver­ne­ment affaibli par la crise et forcé de procéder à un exil massif de sa population.

    Au nom de l’enfant

    Le 7 décembre dernier s’est terminée l’exposition « Les Enfants...

    Un Noël cousu de rituels : en Angleterre, la tradition est reine !

    Des cuisines embaumées dès novembre aux soldes effrénées du...

    Noël 2025 : les Lillois serrent le budget malgré la magie des fêtes

    En ce début de mois de décembre, les Français...

    Contrepoint n°42

    Fermeture des Lilas : la crise des mater­ni­tés fran­çaises sous les projecteurs

    Vendredi 31 octobre, la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis, a fermé ses portes après soixante ans d’existence. Pionnière de l’accouchement sans douleur, cette institution...

    Le football américain gagne du terrain sur les campus français

    Ces dernières années, les sports américains connaissent un véritable essor en France. Cette dynamique se ressent particulièrement dans les universités où les équipes se...

    SEPas d’ma faute : Quand l’utile rencontre l’agréable

    À Haverskerque, l’association SEPas d’ma faute s’engage au quotidien à faire connaître la Sclérose en Plaques au plus grand nombre. Entre ateliers créatifs, actions...