La notion de NFT, ce phénomène émergent d’œuvres numériques qui s’achètent et se vendent sur Internet, reste encore floue pour le grand public. À 40 ans, Gaetan Sen Gupta est précurseur dans son domaine. Ce lillois a créé une galerie en ligne où il expose et vend ses œuvres digitales.
Quand on arrive sur la page de Chic-Art.fr, le ton est donné : « c’est la première galerie d’art en France dédiée au crypto-art ». Son fondateur, l’artiste Gotam Sen, est modeste au moment de présenter ce projet : « Je l’ai lancé en juin 2021. Je ne sais pas vraiment si je suis le tout premier, mais au moins un des premiers à faire ce genre de choses en France ». Gaetan Sen Gupta, 40 ans, est professeur d’arts plastiques. Pour découvrir les NFT, il a passé de longs mois à faire des recherches : « Le marché anglo-saxon est beaucoup plus développé qu’en France. Ici, on est encore assez réservés et il n’y a pas de système juridique clair pour définir et encadrer les NFT ».
Bientôt une collection d’œuvres associatives sur l’Ukraine
Pour légitimer cet art numérique, on utilise une autre nouveauté : les crypto-monnaies. Celles-ci font office de monnaie d’échange pour les NFT, et permettent de créer un code en ligne, qui qualifie la propriété de l’œuvre : « C’est comme un certificat d’authenticité », raconte Gaetan, « C’est le plus gros obstacle : accepter les cryptos comme valeur établie. Après, c’est un marché de l’art comme un autre : les œuvres ont une cote en fonction de leur popularité, qui se ressent sur leur prix ». Et selon Gotam Sen, la dimension économique est justement en train de dépasser les attentes, au détriment de l’artistique : « Il y a tout un aspect de collection et de spéculation boursière de plus en plus populaire dans les NFT ». Gaetan souhaite donc remettre l’artistique au centre des débats, avec dans le futur des collections d’œuvres orientées sur l’actualité, notamment en Ukraine : « J’aimerai créer un collectif d’une dizaine d’artistes. On pourrait travailler sur un ensemble d’œuvres liées à l’Ukraine, dont les bénéfices seraient reversées à des associations, pour avoir un impact sociétal ».
Galerie en ligne à retrouver sur chic-art.fr et sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram.