À première vue, le titre du film pourrait laisser envisager une histoire bien différente. Sorti en salles de cinéma le 15 novembre 2023, « How To Have Sex » aborde avec un réalisme saisissant les thèmes du consentement et la culture du viol. Présenté pour la première fois au Festival de Cannes 2023, ce film a ému les membres du jury au point de se voir décerner le prix « Un Certain Regard ».
Une génération aux prises avec le consentement
Réalisé par Monny Manning Walker, ce film, empli de musique électronique et de lumières vives, telles celles d’un casino de Las Vegas, ne donne pourtant pas l’envie de faire la fête. Dans la lignée des dernières sorties comme “Le Consentement”, “How To Have Sex” aborde le consentement pour aviser un public jeune, quelques années après le mouvement “MeToo”. Le film suit trois amies d’enfance, partant en vacances à la fin du lycée, avec seul objectif de boire, sortir, danser, et pour l’une des protagonistes, effectuer sa première fois. Là où de nombreux films dépeignent cet acte comme sensuel, ou avec humour, la réalisatrice britannique montre précisément la pression que peuvent ressentir les jeunes adolescentes.
Le viol comme élément central du film
Si le film pouvait laisser paraître à de nombreuses scènes sexuelles, il n’en est point. Les seuls actes que vous pourrez retrouver à l’écran sont des actes non consentis. Ce long métrage ne vise pas à attirer, mais à dégoûter, afin de soulever toutes les questions autour du viol. Monny Manning Walker met l’accent sur l’avant et l’après viol, et tout le traumatisme que la victime peut endurer. Le film soulève également les questions autour du rôle que peuvent jouer les autres, entre tendresse, inquiétude, et le plus souvent, non-assistance.
“Pour moi, chaque femme a traversé quelque chose de similaire”
“Nous n’en parlons pas” disait la réalisatrice britannique au média “Cineuropa”. Ce que traverse la protagoniste du film risque de raviver des souvenirs douloureux chez de nombreuses femmes, étant donné qu’une femme sur trois a déjà été victime de violences sexuelles (selon l’ONU). Au lieu de simplement réduire l’acte sexuel à un simple « oui » ou « non », Monny Manning Walker présente une réalité bien plus complexe. En créant deux atmosphères distinctes, la réalisatrice offre à tous les spectateurs l’occasion de remettre en question leur comportement, tout en aidant les jeunes à réfléchir sur leur futur sexuel et à relativiser la pression exercée par la société. En somme, un film à découvrir.