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    J’ai testé pour vous : l’i­né­ga­lité des chances

    Etudiante-​salariée, j’ai été prof par­ti­cu­lier pour une famille aisée. Typique de l’inégalité des chances, j’analyse, avec l’appui de socio­logues, cette expé­rience.

    La famille pour laquelle j’ai travaillé a toujours été très res­pec­tueuse. En sachant que je n’avais pas de voiture, le père venait me chercher près du métro. J’étais payée juste après mes heures de travail. Mon élève était volon­taire et sym­pa­thique. Mais il n’empêche que pendant que j’étais payée à aider un ado­les­cent à s’améliorer en ortho­graphe, je loupais des cours de mon master. Pour augmenter ses chances d’avoir un statut social élevé, je diminuais les miennes. 

    Pourquoi les riches sont de plus en plus riches ? 

    Dès le premier cours, le cadre était posé : « Adrien* est dans une école privée, pas dans une de ces écoles de secteur qui sont moins biens. Ses parents sont très exigeants.» Dans ma tête, ça a sonné comme « nous voulons maximiser les chances qu’à notre enfant d’occuper, comme nous, un emplois de cadre supérieur et une position sociale élevée. » Cette stratégie a été étudiée par Monique et Michel Pinçon-​Charlot dans Pourquoi les riches sont-​ils de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ? : mon premier manuel de pensée critique. Ils expliquent que les enfants inscrits dans les écoles les plus pres­ti­gieuses sont entraînés à se sentir supé­rieurs aux autres, restés dans les éta­blis­se­ments de secteur, et à avoir, en consé­quence, une plus grande confiance en eux. Et donc de meilleures chances d’occuper une pro­fes­sion rému­né­ra­trice. Dans les ghettos du Gotha, ils parlent « d’un séparatisme. »

    Une stratégie de repro­duc­tion sociale étudiée socio­lo­gi­que­ment. @Philippe Bout/​Unsplash

    Une stratégie de repro­duc­tion sociale

    Ma mission : augmenter les notes en français d’Adrien pour “que son dossier soit bétonné dans les écoles d’in­gé­nieurs” et l’aider en ortho­graphe. Drôle de situation pour moi qui ai eu, jusqu’en prépa, de gros soucis avec ça. J’étais donc payée 20€ de l’heure pour qu’un enfant ne passe pas par les galères que j’ai ren­con­trées. C’est sûrement la plus grande force des classes aisées : une stratégie de repro­duc­tion sociale organisée qui repose en partie sur l’aide de classes moins favo­ri­sées comme l’a montré Alizée Delpierre dans son ouvrage fondé sur sa thèse de doctorat « Servir les riches ». Elle démontre que le train de vie des personnes aisées n’est pas tenable sans l’aide de ceux qu’elle nomme les “domes­tiques”. La famille était très res­pec­tueuse, mais les intérêts d’Adrien primaient sur les miens, évi­dem­ment. J’avais assez peu de latitude pour changer les heures de cours, alors qu’elle était au courant du fait que je ratais un cours pour venir en donner un. Le droit d’acheter mes chances de réussir.

    De meilleures chances de réussir pour les enfants des milieux aisés. @Taylor Flowe/​Unsplash

    La repro­duc­tion des héritiers

    Un jour, j’étais fatiguée, phy­si­que­ment et psy­cho­lo­gi­que­ment. Alors, j’ai démis­sionné. Mais tout ça me pesait beaucoup plus que je ne l’avais imaginé. J’avais inté­rio­risé cette sym­bo­lique. Je par­ti­ci­pais à diminuer les chances de réussites de lycéens qui n’ont pas de parents cadres comme l’ont montré Pierre Bourdieu et Didier Passeron dans l’ouvrage qui fait référence en socio­lo­gie, Les Héritiers. Ils démontrent que les parents qui ont les plus hauts capitaux culturels et objec­ti­vés donnent en héritage ces capitaux qui mènent à une plus grande réussite sociale. Cette étude est complétée par La Reproduction. Je diminuais les chances d’une alter ego, quatre ou cinq ans plus jeune que moi, d’avoir le parcours uni­ver­si­taire que j’ai eu. Et ce, tous les samedis matin, dans cette maison remplie de meubles de designers.

    *Le prénom a été modifié.

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