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    « Je ne com­pre­nais pas ce qui m’arrivait »

    À 18 ans, Jennie a vécu une inter­rup­tion volon­taire de grossesse. Comme pour huit avor­te­ments sur dix, elle a choisi la voie médi­ca­men­teuse. Aujourd’hui, à 23 ans, elle se considère « chanceuse » d’avoir été entourée par un personnel médical bien­veillant. La jeune femme partage son témoi­gnage sur cette expé­rience marquante.

    Comment as-​tu découvert que tu étais enceinte ?

    J’ai avorté en 2019, j’avais 18 ans. À l’époque, j’étais en couple depuis 3 ans avec un garçon. Suite à un oubli de pilule, j’ai fait un test de grossesse qui s’est avéré positif. Je ne l’avais oubliée qu’une fois. Comme quoi, la contra­cep­tion est impor­tante. Ce n’était pas possible de le garder. J’étais encore au lycée, j’étais jeune.

    Vers quelles orga­ni­sa­tions t’es-tu tournée ?

    Je me suis d’abord tournée vers le planning familial. Je me suis ensuite confiée à la maman de mon ex-​copain, qui m’a pris un rendez-​vous chez une sage-​femme. J’ai alors appris que j’étais à cinq semaines d’aménorrhée lors d’une écho­gra­phie de datation. Je suis tombée sur des personnes plutôt sympas. Je me suis ensuite tournée vers l’hôpital Larcher à Nice. Je suis tombée sur une équipe for­mi­dable. À aucun moment, je me suis sentie jugée. J’ai eu beaucoup de chance. Du côté familial, j’ai attendu au moins deux semaines avant d’en parler à mes parents. Ils l’ont bien pris et m’ont accom­pa­gnée. Leur en parler a rendu ma situation « réelle ».

    Infographie : Luca Bensiali

    Comment s’est déroulée l’IVG ?

    J’ai eu recours à l’IVG médi­ca­men­teuse. C’était mon choix. L’avortement se passe en deux temps : un premier médi­ca­ment qui fait que l’embryon arrête d’évoluer, puis un deuxième que j’ai pu prendre à la maison. Ce dernier provoque des contrac­tions afin d’expulser le fœtus. C’est très doulou- reux. Contre cette douleur, l’hôpital m’a donné de l’opium. Au final, je ne com­pre­nais pas réel­le­ment ce qui m’arrivait. J’avais le sentiment d’être « défoncée ».

    Comment as-​tu vécu cette expérience ?

    Je savais qu’il ne fallait pas le garder, mais j’ai quand même réfléchi et douté pendant un petit moment. C’était difficile de prendre cette décision. Comme quoi, c’est un droit, mais ça reste compliqué. J’ai donc ressenti une pression vis-​à-​vis du temps, mais je l’ai bien comprise. Si j’avais dépassé le nombre de semaines légales pour avorter, je serais aujourd’hui bloquée avec un enfant que je ne voulais pas forcément.

    L’IVG a‑t-​il affecté ton quotidien ?

    C’est vrai que tous les ans, j’y pense sans y penser. Je me dis que s’il avait grandi, il aurait eu 6 ans, 7 ans… Mais l’avortement ne m’affecte pas dans mon quotidien. On m’a proposé un suivi psy­cho­lo­gique à l’hôpital, mais je n’en ai pas ressenti le besoin. Je n’ai pas peur de refaire un enfant. Je sais que cela n’a aucun impact sur ma fertilité. L’avortement a plutôt affecté mon couple. Mon ex-​copain n’était pas présent le jour de l’avortement. Je ne l’ai pas supporté, je l’ai quitté.

    As-​tu continué à prendre la pilule ?

    À l’hôpital, l’équipe médicale m’a proposé plusieurs autres contra­cep­tions : stérilet, implant, pilule en continu… J’ai choisi le stérilet, malgré l’avis de certains médecins qui réservent cette contra­cep­tion aux femmes ayant déjà eu des enfants. Depuis 2019, j’ai un stérilet hormonal et tout se passe bien.

    Penses-​tu que l’IVG est bien acceptée dans la société aujourd’hui ?

    Quand je vois dans l’actualité les mani­fes­ta­tions anti-​IVG, je me dis qu’on a avancé, mais qu’on recule en même temps. On fait quand même attention à qui on en parle.

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