Brexit, bateaux hollandais… Les pêcheurs sont confrontés à de nombreux défis. Pour les évoquer, nous avons rencontré Jean-Pierre Pont, député du Boulonnais, cinquième circonscription du Pas-de-Calais.
Le 26 février dernier, un cargo russe a été arraisonné au port de Boulogne. Ce type d’actions est-il amené à se reproduire ?
« C’est une action nationale et européenne. Il faut agir sur tous les plans pour obliger Vladimir Poutine à baisser pavillon et le faire rentrer dans le droit chemin. Tous les moyens sont bons pour y parvenir. Cette mesure en fait partie. »
Comment faire pour que tous les bateaux boulonnais obtiennent leur licence ?
« On aurait dû mieux discuter avec les Anglais. J’en veux beaucoup à Michel Barnier (ndlr négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit). Les pêcheurs anglais étaient pro-Brexit et ne voulaient rien lâcher : ni leurs eaux, ni leurs poissons. On a bataillé pour décrocher le maximum de licences possibles. À ce jour, il en reste encore une dizaine à obtenir. Je pense que – malheureusement- ce sera compliqué. Les bateaux restants seront concernés par le plan de sortie de flotte annoncé par Annick Girardin, la ministre de la Mer. »
Les pêcheurs boulonnais dénoncent l’omniprésence des bateaux hollandais en mer. Ils les accusent de piller la Manche. Peut-on remédier à ce problème ?
« On ne peut pas leur interdire de venir ! Ce sont les eaux européennes. Les Hollandais et les Belges ont le droit de pêcher ici. C’est difficilement acceptable pour les pêcheurs boulonnais car ils ont interdiction de pêcher dans les eaux anglaises et ils voient des bateaux étrangers près de chez eux. Mais empêcher les Hollandais de venir à Boulogne aurait pour conséquence de diminuer le tonnage de poissons débarqués. Dans ce cas, le risque de voir le port perdre sa première place n’est pas à exclure. »
Cinq ans que vous vous battez sur le sujet, allez-vous briguer un nouveau mandat en juin prochain ?
«(Rires). Je marche. Le premier pas c’est le premier tour, le deuxième pas c’est le second tour et après on verra…»
Deux ministres de la mer issus du boulonnais
En 1983, Guy Lengagne, député de Boulogne sur Mer, est nommé Secrétaire d’État en charge de la Mer par François Mitterrand. Sous son mandat, les parlementaires adoptent un texte qui fera date : la loi littoral.
Près de 30 ans plus tard, Fréderic Cuvillier, maire socialiste de la ville, entre dans le gouvernement Ayrault comme ministre puis Secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Pêche. Il occupera ce poste pendant deux ans.