Organisée par le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE), la convention sur la fin de vie arrive à son terme. Depuis décembre et jusqu’au 2 avril prochain, elle aura rassemblé plus de 300 personnes dont 184 tirées au sort, représentatives de la société civile. L’objectif : proposer des recommandations afin d’améliorer la prise en charge de la fin de vie en France mais aussi discuter d’une éventuelle évolution vers la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Cette convention arrive en réponse à une promesse de campagne faite par le président Emmanuel Macron en 2017, qui s’était engagé à créer une plateforme participative pour donner aux citoyens la possibilité de débattre de ces questions complexes.
Elle vient remettre en question la loi Claeys-Leonetti adoptée en 2016 dans le but de clarifier les conditions dans lesquelles les traitements médicaux peuvent être arrêtés ou limités, tout en renforçant les droits des patients en fin de vie. Emmanuel Macron l’avait promis, la voici. Cette convention citoyenne ranime le débat sur la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté déjà en vigueur dans certains pays européens comme les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique ou encore l’Espagne.
Un appel démocratique
Processus délibératif visant à interroger des citoyens quant à un sujet sociétal, la convention citoyenne permet à certains individus, tirés au sort, de se réunir et de débattre, au nom du peuple et pour le peuple, par le biais de recommandations qu’ils font aux autorités. En effet, l’objectif d’une convention citoyenne, est de permettre au gouvernement français de consulter le peuple quant à certains sujets sensibles qui font débat et divisent les opinions. L’euthanasie en est un. Présent dans les débats depuis des années, cette question quant à la fin de vie, n’a jamais su réunir les Français, a contrario de nombreux peuples, notamment européens, tels qu’évoqués précédemment. De ce fait, le Président de la République a souhaité mettre en œuvre cette convention citoyenne, afin de réunir une diversité de profils, choisis selon six critères cumulatifs, tels que le sexe, le niveau de diplôme ou encore la région d’origine, afin d’avoir une représentation optimale de tous les citoyens français et d’assurer un véritable débat démocratique.
Une décision qui semble déjà s’orienter vers une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté
Alors que le processus pourrait sembler complexe, il semblerait, alors que la convention sur la fin de vie prend fin, que les Français se soient prononcés : 75% des citoyens présents, se sont positionnés comme étant favorables à une « aide active pour mourir », que ce soit par le biais du suicide assisté ou de l’euthanasie, et que ces recours à la fin de vie, soient possibles à la fois pour les mineurs, et pour les majeurs. Très étonnamment, nombre d’entre eux sont favorables à ce que l’on puisse avoir recours à ces techniques sans conditions particulières puisque par exemple, dans le cadre du suicide assisté, sur 151 votants, 30 votants sont pour un suicide assisté pour les personnes atteintes de maladies incurables, alors que 68 votants sont pour un suicide assisté, en toutes circonstances. Les 53 votants restant, s’étant abstenus de se prononcer.