L’aquarium boulonnais participe actuellement à seize programmes de conservation des espèces. C’est notamment le cas de la raie-guitare fouisseuse, considérée comme déjà éteinte dans certaines régions du monde.
Un programme de conservation vise à préserver une espèce présente au sein de l’EAZA (European association of zoo and aquariums). L’objectif est de faire l’état des lieux des aquariums européens où elle se trouve, de suivre son rythme de reproduction, de naissance et de décès afin d’analyser l’évolution de la population. Par la suite, des actions de reproduction sont mises en place pour maintenir une population saine génétiquement. L’intégration d’une espèce à un programme dépend de plusieurs critères, tels que son statut de protection, son statut sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), sa position régionale et son intérêt éducatif et scientifique.
Le premier aquarium à faire se reproduire des raies-guitares fouisseuses
L’une des espèces du programme à Nausicaá est la raie-guitare fouisseuse. D’après Renaud, coordinateur du programme de conservation des poissons cartilagineux, « elle est arrivée à Nausicaá en 2006, avec le statut de ‘vulnérable’ selon les critères de l’UICN qui fait état des espèces menacées d’extinction. Aujourd’hui, elle a atteint le plus haut niveau : ‘en danger critique d’extinction’. » Elle fait partie du programme de conservation depuis 2013. On compte désormais cinq raies-guitares adultes à Nausicaá, ainsi que deux bébés. L’aquarium a été le premier à faire se reproduire l’espèce en 2009.
Une meilleure connaissance des espèces
Ces programmes de conservation permettent également de travailler sur les espèces afin de mieux les connaître. En ce qui concerne la raie-guitare, des étudiants vétérinaires ont pu étudier leur cycle de reproduction, ou encore modéliser leur croissance grâce à des données biométriques. Cette meilleure connaissance sert aussi aux chercheurs ou associations qui travaillent sur le terrain. « Il est plus facile d’obtenir des résultats concrets avec une étude menée sur le même individu à long terme » explique Renaud. « Le programme a notamment permis d’établir sa durée de gestation, qui s’élève à quatre mois. »
Une possible réintroduction dans le milieu naturel
L’objectif final de ce programme serait de pouvoir réintroduire les espèces dans leur milieu naturel, mais plusieurs étapes sont nécessaires. « Il faut pouvoir réaliser un arbre généalogique des individus concernés pour s’assurer qu’ils soient génétiquement sains. Les spécialistes doivent également savoir s’il y a une distinction entre les espèces qui vivent dans la même zone géographique » détaille Renaud. Dans le cas de la raie-guitare fouisseuse, son territoire se trouve à l’est de l’Atlantique et en mer méditerranée.