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    L’Argentine dépasse les 200% d’in­fla­tion, Javier Milei tente de redresser la barre

    Plusieurs minis­tères ont été supprimés, des pri­va­ti­sa­tions ont été exécutées, mais pour Javier Milei, président argentin, il faut que la liberté continue à avancer.

    Javier Milei entrant au Parlement le 2 mars 2024, La Croix (AFP)

    Selon l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique), l’in­fla­tion argentine pourrait atteindre les 250% en 2024. Il faut savoir qu’à tort ou à raison, cela faisait partie des pré­vi­sions du programme de La Libertad Avanza. Les jour­na­listes de la Tribune y recon­naissent le phénomène de « stag­fla­tion » : lorsque la crois­sance faiblit alors que l’in­fla­tion explose, cela implique une récession et un taux de chômage élevé. Les poli­tiques d’aus­té­rité ren­forcent imman­qua­ble­ment ce phénomène à leur départ.

    Dans les lignes de « El País », Javier Milei prévoit de redresser la barre d’ici « 12 à 24 » mois. S’il serait facile de crier à la fraude, il faut rappeler que les allé­ga­tions de l’é­co­no­miste liber­ta­rien sont soutenues par le FMI (Fonds Monétaire International). « La direc­trice du FMI estime que la politique éco­no­mique de Javier Milei est “auda­cieuse” » titre BFMTV.

    En effet, le 31 janvier, Kristalina Georgieva se satisfait de voir que « la nouvelle admi­nis­tra­tion argentine engage des mesures pour restaurer la stabilité macroé­co­no­mique et commence à s’at­ta­quer aux obstacles à la crois­sance ». Pour soutenir cet élan, le FMI a débloqué une petite enveloppe de 4,7 milliards de dollars. En échange, Buenos Aires s’est engagé à atteindre dès 2024 un excédent bud­gé­taire. Il faut cependant rappeler que c’est la septième fois que le FMI inter­vient sur la restruc­tu­ra­tion de la dette argentine, le pays ayant déjà bénéficié de 44 milliards de dollars de l’ins­ti­tu­tion par le passé.

    Et pour s’essayer à la thérapie choc de Milei, il va falloir gagner le Parlement après avoir gagné les urnes.

    Premier revers pour Milei : la pilule d’aus­té­rité « omnibus » ne passe pas

    Les mani­fes­ta­tions dans le pays se mul­ti­plient depuis l’é­lec­tion de Milei. Une contes­ta­tion intense est soulevée par une oppo­si­tion consti­tuée de partis implantés dans le pays depuis plus de 50 ans. L’objet : la loi « omnibus », un paquet de réformes libérales incluant la pri­va­ti­sa­tion de 40 entre­prises, la délé­ga­tion de pouvoirs étendus à l’exé­cu­tif face à « l’urgence éco­no­mique », des baisses de taxes sur l’énergie et bien d’autres domaines. Les jours de sessions marathons dans l’as­sem­blée argentine se succèdent, sur fonds de heurts avec la police à l’extérieur.

    Cordons de mani­fes­tants et de policiers se faisant face­de­vant le Congrès argentin, en plein débat sur la loi « omnibus »
    Natacha Pisarenk, Associated Press, 1er février 2024

    Malgré tout, la loi passe, à 144 voix contre 109. Une victoire amère pour Milei, puisque le mille-​feuille de la loi « omnibus » com­por­tait 664 articles, dont seuls 224 ont survécu au détri­co­tage. Trop amère puisque le gou­ver­ne­ment du président argentin finit par retirer le projet de loi, préférant sa dis­so­lu­tion plutôt que de le voir dévoyé. Certainement pour monter son inca­pa­cité à agir selon le programme avec lequel il a été élu plutôt que de jouer à un jeu sur lequel à long terme il serait perdant en dépôt de bilan.

    Sur X, Javier Milei enrage : « Durant toute la campagne, nous avons dit que nous allions envoyer nos projets au Congrès et que les poli­tiques allaient devoir décider de quel côté de l’his­toire ils sou­haitent être » (…) « il n’y a pas de plan B, pas d’al­ter­na­tive à l’aus­té­rité et à la déré­gu­la­tion pour sta­bi­li­ser une économie struc­tu­rel­le­ment endettée et saoule d’une inflation record. »

    Cela vous rappelle peut-​être l’accent bri­tan­nique d’une certaine Margaret Thatcher ? « There is no alter­na­tive ». Et à propos de la dame de fer et de libre échange, ce mercredi Milei recevait son homologue du Paraguay sur la rati­fi­ca­tion du Mercosur. Le dossier semble continuer à faire sa route entre l’Union Européenne et l’al­liance éco­no­mique d’Amérique latine, la France et ses agri­cul­teurs semblent être les cocus de l’histoire.

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