Chaque 11 Novembre, la France commémore les 105 ans de l’armistice qui marqua la fin de la Première guerre mondiale. Cette guerre porte bien son nom, de nombreux pays s’y sont retrouvés mêlés et ses répercussions ont été planétaires. Pour la France, il est important de rendre hommage à ses morts, comme l’atteste le traditionnel discours du Président de la République devant la tombe du soldat inconnu. Les nombreux cimetières construits sur le sol français dédiés aux soldats australiens, américains, chinois, néerlandais ou encore roumains nous rappellent que nous avons tous été touchés par ce conflit. D’autres pays ont ainsi choisi de faire du 11 Novembre un jour de commémoration en l’honneur de celles et ceux qui ont perdu la vie au cours de la Grande Guerre, qu’ils soient des soldats tombés sur un champ de bataille ou de simples civils bombardés dans les rues.
Le Veterans Day, l’armistice à l’Américaine
De l’autre côté de l’Atlantique, des centaines de citoyens américains ont fait le déplacement jusqu’à New York pour accompagner par leurs applaudissements et leurs encouragements, la traditionnelle parade en l’honneur des soldats américains ayant servi leur pays à l’international. Au programme de cette journée, un discours du maire, des reportages de correspondants sur place, un défilé, des interviews d’anciens combattants, et bien d’autres événements hauts en couleur, le tout sous les ovations des spectateurs. Bien loin du silence solennel des célébrations sous l’Arc de triomphe, cette armistice à l’américaine fut créée par le président Wilson en 1919 pour honorer les soldats tombés en France lors de la Première Guerre mondiale. En 1954, la cérémonie sera élargie à tous les anciens combattants, notamment ceux de la Seconde Guerre Mondiale dans laquelle les Etats-Unis ont activement participé.
Un élargissement similaire a eu lieu en France puisqu’Emmanuel Macron a précisé cette année dans son discours devant la tombe du soldat inconnu que : “Le 11 Novembre, jour de commémoration de l’armistice de la Grande Guerre, est désormais le jour de tous les morts pour la France.“
L’Anzac Day et l’Armistice en Australie
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, la jeune nation australienne créée en 1901 s’engage aux côtés des Alliés. Plus de 417 000 soldats australiens sont déployés, principalement en France et en Italie. La plupart sont des engagés volontaires, qui se sont lancés dans la bataille par fidélité à la Grande Bretagne, fiers de porter pour la première fois les couleurs de l’armée Australienne. Le 11 Novembre 2018, le pays rendait hommage à ces “diggers“ tombés au combat lors du conflit. Malgré les 12 000 citoyens présents lors de cette cérémonie, la plupart des australiens n’attachent pas une grande importance à cette date. La raison ? L’Anzac Day (pour Australian and New Zealand Army Corps); l’anniversaire de la première action militaire majeure menée par les troupes australiennes pendant la 1ère Guerre Mondiale célébrée le 25 avril de chaque année. Pour les Australiens, ces braves ont contribué à l’affirmation de leur pays comme un état à part entière.
C’est pourquoi l’Anzac Day est la journée choisie pour célébrer le sacrifice des soldats et des civils ayant perdu la vie dans les opérations militaires dans lesquelles l’Australie s’est engagée.
Les coquelicots du Canada
Chaque année, à l’occasion de l’Armistice, les militaires et officiels français arborent un bleuet sur leur uniforme lors de la cérémonie de commémoration de l’Armistice. Les « bleuets » étaient le surnom donné par les poilus aux jeunes recrues arrivant sur le front vêtus de leur uniforme bleu, sans aucune trace de sang ni de boue. Les membres de l’armée britannique, qui ont combattu aux côtés des Français pendant La Der des Ders, portaient quant à eux un uniforme rouge vif. A leurs côtés se tenaient les 650 000 soldats canadiens déployés en Europe. 60 000 de ces hommes ne retourneront pas chez eux et 172 000 autres seront blessés au cours des combats. Parmi eux, le lieutenant-colonel de l’armée canadienne John McCrae, auteur du poème« In Flanders Fields » qu’il écrivit au front en 1915. Dans ce texte il fait référence aux coquelicots rouges qui fleuriront à nouveau dans les champs de Flandre, là ou nombre de ses camarades ont trouvé la mort. Cet héritage laissé à ses compatriotes après son décès dans un hôpital militaire à Wimereux (Pas-de-Calais) a profondément marqué la mémoire du Canada.
C’est pourquoi aujourd’hui encore, chaque 11 Novembre, des millions de citoyens arborent fièrement un coquelicot rouge pour fêter le Jour du Souvenir, l’occasion d’honorer la mémoire de ceux qui ont défendu leur nation au péril de leurs vies.