Samedi 19 novembre, environ 2 000 personnes ont manifesté à l’appel du collectif #Nous Toutes contre les violences sexistes et sexuelles. Pour mieux se faire entendre, manifestantes et manifestants brandissaient des pancartes aux slogans percutants. Voici leurs revendications.
Charlotte : « Il y a une inaction flagrante de la justice. Ceux qui commettent des viols et des actes pédophiles peuvent agir en toute impunité. Dans un pays qui revendique la justice parmi ses valeurs, c’est inacceptable ».
Jeanne : « 10 % des personnes sont victimes d’inceste, alors que ces crimes sont invisibilisés. Les médias devraient davantage s’emparer de ce sujet ».
Maïté : « On n’est pas des objets, les hommes ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent de nous ! Ma voisine de 19 ans a été tuée à coups de couteau par son conjoint [Héléna, le 10 novembre 2022, elle est la 111e victime de féminicide de cette année], à Ronchin, je suis là pour elle aujourd’hui ».
Isaac, 9 ans, a écrit sa pancarte. Ses parents, Aude et Karine, l’emmènent manifester.
Karine : « Je suis bénévole pour le planning familial. En 2022, ce n’est plus possible qu’il y ait autant de féminicides ».
Aude : « Nous sommes féministes l’une comme l’autre et nous éduquons notre enfant dans ce sens. C’est pour cela qu’on l’emmène aujourd’hui prendre part à la manifestation ».
Sarah : « Il faut se battre contre l’ordre social établi et en créer un nouveau. Venir aux manifs féministes est pour nous un moyen de remettre la lutte contre les violences sexuelles et sexistes à l’agenda politique ».
Jeanne : « Nos revendications sont là pour changer les choses, on va se faire entendre, et tant pis si le système en est bouleversé ».
Emma : « Les TERFS [Trans Exclusionary Feminists] sont les personnes qui se revendiquent féministes alors qu’elles excluent les personnes transgenres du combat dans lequel elles ont pourtant leur place. Nous Toutes a eu des tendances transphobes par le passé, je revendique par cette pancarte le droit de citer des femmes qui ne sont pas cisgenre. L’autre côté, c’est pour revendiquer le terme de « woke » [de l’anglais « être éveillé » aux souffrances d’autrui] qu’on utilise contre nous comme insulte. Les hommes du gouvernement sont cuisinés sur le feu de la lutte radicale pour l’égalité ».
Camille, Zoé et Flore : « On considère les femmes comme des objets qu’on peut s’approprier, mais un être humain ne peut pas s’approprier un autre être humain. C’est ça l’écoféminisme : on peut comparer l’exploitation du corps de la femme et celle de la nature. Avec les plus pauvres, les femmes sont les premières victimes du capitalisme. C’est pour cela que nous avons besoin de l’intersectionnalité des luttes dans le féminisme : parce que les inégalités s’ajoutent les unes aux autres ».
Maria : « Je défend l’entrée de l’IVG dans la Constitution ».
Inès : « On est forte, on va y arriver, on aura l’égalité ! »