Ce 29 janvier 2024, le journal le Monde, en collaboration avec Radio France, ont posté une nouvelle enquête pleine de révélations qui portait sur l’eau en bouteille. La plus importante d’entre elles : des pratiques illégales dans les chaînes de production des grands groupes tels que Nestlé Waters ou Alma.
Vittel, Contrex, Hépar, et bien d’autres encore, voilà des marques que tout le monde connaît, voire a déjà acheté. Sur toutes les étiquettes, on peut y lire « source thermale », « à la source », et bien d’autres, censées être gage de la propreté de l’eau. Et pourtant, ce n’est pas ce que cette nouvelle enquête révèle. Dès les premières phrases, le Monde explique : « Pendant des années, des eaux vendues comme « de source » ou « minérales naturelles » ont subi des techniques de purification interdites ». Une accusation qui concerne au moins un tiers des marques françaises, issue dont les groupes Alma ou Nestlé Waters. Ce dernier a d’ailleurs reconnu, mardi 30 janvier, avoir eu recours à de telles pratiques durant sa production.
Ces marques d’eau auraient donc reçu des traitement non-conformes à la réglementation, « ces eaux réputées comme les plus pures » explique Le Monde, « ont subit ces traitements en raison de contaminations sporadiques d’origine bactérienne ou chimique. » Nestlé Waters a révélé dans la presse avoir utilisé des techniques interdites à base de traitements d’ultraviolet ou de filtre au charbon actif pour « maintenir leur sécurité alimentaire. » En d’autres termes, ces eaux auraient subi le même traitement que l’eau du robinet, pratique autorisée sur ces dernières, mais interdite sur les « eaux de source » ou « eau minérales naturelles » qui, de par leur nom, sont censées « provenir de ressources souterraines préservées », comme précise Le Monde, « et ne doivent ainsi pas subir de désinfection. »
« Une fraude pour les consommateurs »
Des eaux dites « de sources », un argument qui est souvent utilisé comme aspect marketing par les industriels sur des consommateurs qui restent pas ou trop peu informés sur ces pratiques. Marie Dupin, journaliste, décrit celle-ci comme une fraude, sur France Info, pour des consommateurs qui pensent acheter de l’eau pure : « l’eau en bouteille, que ce soit l’eau de source ou l’eau minérale naturelle, est censée être une eau pure et protégée des contaminations. Elle est puisée en profondeur dans les nappes phréatiques, et comme elle est pure, elle n’a pas besoin d’être purifiée. Si on la purifie, ce n’est plus de l’eau minérale naturelle, ça revient à la même chose que de l’eau du robinet. »
Le Monde révèle également qu’en plus de traiter leurs eaux en bouteille, certains industriels auraient pratiqué des « mélanges d’eaux non autorisés de plusieurs sources exploitées », ainsi que des mélanges avec de l’eau du robinet. Ou encore qu’ils utiliseraient des « adjonctions de gaz carbonique industriel dans des eaux minérales dites « naturellement gazeuses » ».
Malgré toutes ces accusations, les deux grands groupes Nestlé et Alma affirment qu’il y a aucun risque sanitaire pour les consommateurs. Alma explique d’ailleurs à l’AFP que « tous les contrôles des autorités de santé ont montré que nos eaux étaient saines ». Une affirmation qui devrait rassurer les consommateurs qui n’oublieront tout de même pas de sitôt le mensonge sur la provenance de leurs eaux en bouteille.