49.3, vote du budget, motion de censure… Avec une impression de déjà vu, l’instabilité politique semble à nouveau s’installer en france. Face au chaos dans l’hémicycle, les jeunes ayant pour projet d’effectuer un service civique sont plongés dans l’incertitude.
Vendredi 31 janvier, l’Agence française du Service civique (ASC) envoie un message à ses partenaires : « À compter du 1er février 2025, et jusqu’à l’adoption de la loi de finances pour 2025, aucun nouveau contrat ne pourra être signé. » Faute de budget, le gouvernement a décidé de suspendre les fonds alloués aux missions de service civique.
À l’agence et chez ses partenaires, la décision fait l’effet d’une bombe : « On est restés au boulot jusqu’à minuit [le 31] pour signer autant de contrats que possible » révèle une source à l’ASC. Pour ceux qui devaient démarrer leur mission dans les prochaines semaines, c’est un coup de massue, à l’image de cette étudiante lilloise qui a souhaité rester anonyme : « Je devais commencer une mission de huit mois le 3 mars. Avec l’annulation, j’ai un mois pour trouver autre chose avant de finir mon master, mais c’est déjà une période chargée avec les cours et les examens. C’est une grosse période d’incertitude. »
Quel avenir pour l’engagement des jeunes ?
Aujourd’hui (mercredi 5 février 2025) à l’Assemblée, le sort du gouvernement Bayrou est entre les mains des députés, depuis la motion de censure déposée par La France Insoumise. Si ce dernier survit à cette soirée (ce qui est probable puisque le PS a appelé à ne pas voter la censure) le projet de loi de finances sera définitivement adopté, et des fonds seront à nouveau alloués à l’ASC. Concernant le montant de ces fonds, la ministre chargée des comptes publics Amélie de Montchalin, a évoqué mardi une enveloppe de 600 millions d’euros pour 2025, permettant de financer autant de missions de service civique que l’année dernière. Mais à un mois du début de sa mission, l’étudiante lilloise est mitigée : « C’est une bonne nouvelle mais maintenant il faut que le dégel des contrats se fasse vite ». Pour Émilien Martin-Triffandier, conseiller départemental de Meurthe-et-Moselle et délégué à la participation citoyenne, « le mal est déjà fait ». « On n’est pas près de relancer des recrutements et c’est déplorable » ajoute-t-il, inquiet du délai administratif avant le retour des financements. « On se prépare à un passage à vide », ajoute une source au sein de l’ASC. Ce mercredi, à l’occasion d’un colloque du corps européen de solidarité (SALTO) à Paris, la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Marie Barsacq a déclaré que « l’engagement des jeunes est un atout précieux pour construire une société plus solidaire, plus inclusive et plus résiliente. »
3 options pour s’engager quand on est jeune
• Le service civique
Ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans (30 ans en situation de handicap), il permet de réaliser une mission associative de 6 à 12 mois, rémunérée, en France ou à l’étranger.
• Le Corps européen de solidarité (CES)
Accessible à tous les citoyens de l’Union européenne entre 18 et 30 ans, ce programme permet de réaliser une mission unique de 2 à 12 mois dans l’un des 27 pays membres ou à l’étranger. Les missions du CES ne sont pas rémunérées mais les frais de voyage, de logement et de restauration sont pris en charge.
• Le Volontariat international (VIE)
Les missions de VIE sont proposées aux citoyens français ou ressortissants des pays membres de l’Espace Économique Européen. Pour effectuer un VIE, il faut avoir entre 18 et 28 ans et détenir un casier judiciaire vierge. Une indemnisation fixe est versée tous les mois.