Le prix du gasoil a quasiment doublé depuis quelques semaines, notamment à cause du conflit en Ukraine. Le secteur de la pêche professionnelle est l’un des plus affectés par cette hausse. Les salaires des marins sont au plus bas et certains pêcheurs boulonnais préfèrent rester à quai afin de faire face à une dépense qui impacterait trop fortement leur rentabilité alors que le secteur est déjà fragilisé…
Chaque jour, les pêcheurs inquiets guettent les prix du gasoil avant de partir en mer. Des « prix historiques » confirme Éric Gosselin, ancien directeur de la Coopérative maritime étaploise. « Habituellement, le litre est à 60 centimes. En une semaine, il a dépassé l’euro ». Une situation désastreuse pour les professionnels du secteur. Le prix en hausse du carburant, même détaxé, a un impact sur les revenus. « Les salaires sont issus du chiffre d’affaires d’un bateau ; on retire d’abord les taxes, et on paye l’équipe avec le reste. » Résultat : certains préfèrent rester à terre. « On observe une baisse du nombre de pêcheurs. Mais la véritable question : quel intérêt à continuer ? » s’interroge Étienne Dachicourt, président de la CME.
Des aides prévues par l’État
Mercredi, Jean Castex a annoncé différentes mesures pour faire face à la hausse des prix, conséquence directe du conflit ukrainien. Une aide pour les marins, une réduction de 35 centimes sur le litre de gasoil de pêche, sera mise en place jusque fin juillet. Une « bonne nouvelle » pour la CME, mais le chemin est encore long. « C’est une annonce de la France pour le moment ; il faut voir si c’est une mesure euro-compatible, on reste prudent » se méfie Éric Gosselin.