Plus

    Derniers articles

    Solitude sous le sapin : le défi des fêtes en solo pour les étudiants

    Pour beaucoup, fêtes de fin d’année riment avec retrouvailles...

    Reportage dans une épicerie bio qui cherche à modérer ses prix

    On entend beaucoup parler de l’importance de manger bio,...

    Après sept ans d’absence, Linkin Park fait son grand retour !

    Cela faisait sept années que le groupe de rock...

    Les Samis : un peuple autoch­tone menacé

    Les Samis sont un peuple vivant dans les terres scan­di­naves depuis l’an 93 de notre ère. Au fil des siècles, leur identité cultu­relle a été mise à rude épreuve par les colo­ni­sa­tions suc­ces­sives. Comme c’est le cas pour de nom­breuses popu­la­tions autoch­tones autour du globe, les Samis doivent faire face au défi de la modernité. Que reste-​t-​il de leur héritage millénaire ?

    On compte aujourd’hui entre 70 000 et 100 000 Samis répartis sur le cercle polaire arctique en Europe : en Norvège, en Suède, en Finlande et en Russie. Traditionnellement, l’activité prin­ci­pale des Samis est la pêche et la chasse. Pourtant, au cours du temps, les Samis ont fait preuve d’une impres­sion­nante capacité d’adaptation.

    Une popu­la­tion impactée de plein fouet par l’industrialisation

    À l’origine, les Samis étaient un peuple nomade. Ils par­cou­raient des milliers de kilo­mètres à travers la toundra tirés par des attelages de rennes. Contrairement à la pensée occi­den­tale, les Samis ne consi­dé­raient pas les ter­ri­toires sous le prisme des fron­tières et des cartes. Leurs repères géo­gra­phiques sont liés aux souvenirs associés à chaque lieu. Au XVIe siècle, lorsque les premiers colons suédois sont arrivés, la réduction drastique des espèces sauvages les a forcés à se séden­ta­ri­ser. Eux qui étaient ori­gi­nel­le­ment des trappeurs et pêcheurs ont été contraints de passer à l’élevage pour subvenir à leurs besoins. Leurs modes de vie ont été d’autant plus bou­le­ver­sés à l’aune de la révo­lu­tion indus­trielle. Au XXe siècle, les colons anglais et scan­di­naves ont entamé l’exploitation intensive des rivières en construi­sant des barrages ; des forêts et des montagnes avec l’extraction de minerais. Les activités indus­trielles se sont déve­lop­pées au détriment de la bio­di­ver­sité et ont fortement contribué à modifier leur environnement.

    Les Samis sont aujourd’hui impacté en première ligne par le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. L’instabilité des tem­pé­ra­tures hiver­nales provoque régu­liè­re­ment des couches de glace sur la surface du sol qui empêchent les rennes de se nourrir.

    Les Samis, victimes des discriminations

    Au-​delà des pro­blé­ma­tiques liées à leur mode de sub­sis­tance, les Samis ont souffert de nom­breuses poli­tiques dis­cri­mi­na­toires qui ont mis en danger leur identité cultu­relle. Les Samis étaient autrefois appelés les « Lapon » : terme qui renvoie en suédois à une personne vêtue de haillons. Les poli­tiques d’assimilation ont, au cours du temps, diminué le nombre de locuteurs de leur langue. La langue samé riche de près d’une dizaine de dialectes dif­fé­rents, est aujourd’hui en voix d’extinction.

    S’adapter ou périr

    Aujourd’hui, les Samis mettent en place des nouvelles stra­té­gies pour s’adapter au mieux à leur nouvel habitat. Le défri­che­ment a entraîné une réduction des zônes de pâturages pour les rennes. Il est donc courant de voir les Samis acheter des cro­quettes de super­mar­chés pour nourrir leurs rennes.

    Renne dans un village de Samis à Tromso © Adélie Clouet d’Orval

    Depuis quelques années, leur sub­sis­tance dépend de plus en plus du tourisme. De nombreux villages Samis orga­nisent des journées de groupes où les visiteurs peuvent caresser les rennes et partager un dîner avec eux. Outre la dimension lucrative, cela permet aux Samis de faire connaître leur culture et de sen­si­bi­li­ser à la pré­ser­va­tion de l’environnement. Pour pouvoir vendre leur viande, les Samis font désormais appel à des outils et des équi­pe­ments modernes comme des moto­neiges et des télé­phones portables. Malgré tout, cette activité reste parfois insuf­fi­sante à leur survie. De ce fait, beaucoup d’entre eux sont partis chercher du travail à la ville. On estime que seuls 10 % des Samis sont encore éleveurs de rennes. Ils sont aujourd’hui par­fai­te­ment intégrés dans les sociétés contem­po­raines et exercent des pro­fes­sions conven­tion­nelles comme pro­fes­seur, jour­na­liste ou médecin.

    Les modes de vie actuels des Samis ne res­semblent plus aux pratiques ances­trales. Pour autant, une véritable envie de préserver et trans­mettre les tra­di­tions persiste. Leur culture survit en s’adaptant aux nouvelles réalités de ce monde.

    Lille : quand notre santé mentale impacte nos achats

    À l’approche de l’hiver, la baisse de moral pousse...

    FOOT : LE LOSC SE COMPLIQUE LA TÂCHE

    Les lillois ont enchaîné deux défaites en une semaine,...

    Twitch : nouvel Eldorado virtuel pour se rassembler

    Le ZEvent et le GP Explorer ont eu lieu...

    Contrepoint n°40

    La langue de Cervantes au cœur d’une lutte culturelle

    Ce qui ne devait être qu’une querelle feutrée entre intellectuels est devenu un duel public entre deux des plus hauts gardiens de la langue...

    Soudan : El-​Fasher, la ville martyre d’une guerre oubliée

    La chute d’El-Fasher, capitale du Darfour du Nord, aux mains des Forces de soutien rapide (FSR), marque un tournant dramatique dans la guerre qui...

    La gas­tro­no­mie au service de la diplo­ma­tie, le symbole de l’ex­cel­lence à la française

    « Le meilleur auxiliaire d’un diplomate, c’est bien son cuisinier » (Charles-Maurice de Talleyrand). En France, l'excellence de la gastronomie ne se limite pas...