Depuis l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, Elon Musk multiplie les apparitions publiques. Désormais officiellement dans la politique, et à la tête d’un tout nouveau ministère américain, ses ingérences répétées en Europe provoquent un sentiment d’inquiétude et soulèvent des questions.
Patron d’X et de Tesla, multimilliardaire, … Plus besoin de présenter Elon Musk, omniprésent depuis maintenant plusieurs années. Mais le riche entrepreneur s’est dernièrement retrouvé là où peu de personnes se l’imaginaient. À savoir, dans la sphère politique.
Pourtant, voilà plusieurs années qu’Elon Musk se montre transparent sur ses penchants. En 2022, il annonçait publiquement transférer sa voix du Parti démocrate au Parti républicain, le premier étant devenu, à ses yeux, « le parti de la division et de la haine ». Depuis, Elon Musk ne chôme pas. À la veille de chaque élection, le multimilliardaire appelle ouvertement les électeurs américains à voter pour le Parti Républicain. C’est cette allégeance, inébranlable, qui lui a valu de créer une nouvelle amitié, avec Donald Trump.
Élu pour un second mandat le 20 janvier dernier, le nouveau président des Etats-Unis a, par ailleurs, su remercier Elon Musk pour son soutien en l’incluant dans son gouvernement, conformément à une promesse faite le 5 septembre 2024. Désormais à la tête du DOGE, le département de l’Efficacité gouvernementale, il sera chargé de simplifier et d’alléger l’administration fédérale.
Une ingérence de plus au compteur
Au-delà même du territoire américain, Elon Musk semble aussi vouloir s’imposer. Attaques verbales contre le premier ministre britannique et suggestion de rebaptiser la Manche du nom de canal George Washington… Dans une position de plus en plus conservatrice, Elon Musk ne cache pas son soutien à plusieurs partis d’extrême droite européens. Reform UK, pour la Grande-Bretagne, Frères d’Italie, …
Samedi 25 janvier, il a apporté son soutien public au parti d’extrême-droite allemand AfD, à quelques semaines des élections législatives. En duplex lors d’un meeting du parti, Elon Musk s’est exprimé devant les partisans de la candidate Alice Weidel : « En premier lieu, je voulais vous dire que je suis très content pour l’AfD. Je pense que vous êtes le meilleur espoir pour l’Allemagne. Vous savez, c’est OK d’être fier d’être allemand […] C’est super d’être fier de la culture allemande, et de ses valeurs », s’est-il exclamé devant une foule en liesse.
X, outil de propagande ?
Mais les ingérences d’Elon Musk dans la politique étrangère ne plaisent pas à tout le monde. Et pour cause. Agitation populiste, risques de déstabiliser les situations politiques européennes… Ce sont des craintes qui ne peuvent être ignorées. D’autant plus qu’Elon Musk est puissant, et il le sait. La plateforme X, anciennement Twitter, est un outil de communication qu’il maîtrise à la perfection. Depuis son acquisition, en 2022, plusieurs de ses décisions ont fait débat. Concernant la gestion des contenus, la modération, mais aussi au sujet de ses propres messages personnels ou politiques. Car par le biais d’X, le nouveau politicien exerce une influence notable sur le débat public.
Une influence telle, qu’il est possible qu’au fond de lui, Elon Musk s’attribue en partie le mérite de la victoire de Donald Trump aux dernières élections présidentielles américaines. Cela expliquerait ses nombreux gestes de soutien envers les partis étrangers à la même sensibilité politique, traduisant son envie de voir en Europe une montée de l’extrême droite.
Vivre dans un monde de plus en plus sous influence… L’avenir nous dira si l’ambition et le pouvoir d’un seul homme sonneront le début d’un cauchemar que l’Europe souhaite éviter.