C’était leur première réaction au coup de sifflet final. Après avoir obtenu le match nul (1−1) face au Borussia Dortmund lors du match aller des huitièmes de finale de Ligue des Champions, les Dogues sont allés instinctivement saluer leur public venu en nombre. Ornés de dossards rouge et blanc, ils étaient environ 5 000 à faire face au célèbre « Mur jaune », un record dans l’histoire du club nordiste. Parmi eux Mathys, habitué des travées de la DVE (Dogues Virage Est), qui n’a pas caché son plaisir de découvrir cette année les déplacements européens qui restent différents de ceux en Ligue 1, nettement plus encadrés.
Contrepoint : Comment pouvez-vous expliquer que l’on puisse autoriser des milliers de supporters lillois à se déplacer sur le territoire allemand alors que les interdictions se multiplient pour le championnat français ?
Mathys – La rivalité et les conflits entre clubs français jouent énormément. Aucun risque ne veut être pris. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec les autorités françaises d’interdire les déplacements ou de les restreindre, car cela envenime les choses. C’est normal d’avoir permis à plusieurs milliers de Lillois d’aller en Allemagne, il n’y a aucun antécédent entre les deux clubs. Cela a permis à plusieurs supporters de réaliser un rêve.

Ce déplacement en Allemagne restera-t-il un beau souvenir ?
M. – Ce déplacement restera à jamais ancré dans ma mémoire, et c’est même le meilleur pour l’instant. Pendant le voyage, je me suis dit que si mon père ne m’avait jamais ramené au Stadium Nord (ancien stade du LOSC), peut-être que je n’aurais jamais vécu ce moment… Le stade et le Mur jaune étaient en feu. J’ai eu des frissons durant tout le match. Il est essentiel de discuter du terrain et de cette équipe lilloise qui nous fait rêver depuis le début de la saison en Ligue des Champions.
« Voyager, c’est vivre » a écrit le philosophe Nadaud, cette citation peut-elle convenir aux déplacements pour les matchs de football ?
M. – La phrase est véridique. Personnellement, j’ai l’ambition de beaucoup voyager au cours de ma vie, de découvrir plusieurs cultures et traditions. Mais ce que j’aimerais le plus, c’est faire le tour du monde des stades. J’ai pu en voir déjà quelques-uns comme le Camp Nou, Majorque et d’autres petits clubs. L’adage « Voyager, c’est vivre » me fait rêver.