L’eau du robinet. Certains ne l’utilisent que pour faire la vaisselle ou se laver les mains tandis que d’autres la boivent mais, l’eau de la métropole lilloise est-elle impropre à la consommation ? La Métropole européenne de Lille (MEL) s’est exprimée à ce sujet et affirme qu’elle « peut continuer à être consommée ».
Une enquête récente réalisée par France Bleu et Radio France avait mis en lumière la présence de polluants éternels dans l’eau du robinet à Lille. Des échantillons, prélevés en mai 2024, ont révélé un « taux préoccupant » de ces polluants dans l’eau potable.
Ils sont partout…
Les per- et polyfluoroalkylées, plus communément appelés PFAS, sont qualifiés de « polluants éternels » car « ils se dégradent très peu, avec la possibilité d’en retrouver des traces dans l’environnement pendant de très nombreuses années. On peut les retrouver dans tous types de milieux : l’eau, l’air, les sols et la chaîne alimentaire », explique l’agence régionale de santé (ARS). « On en retrouve dans les produits de consommation courante comme certains emballages alimentaires en papier et en carton, les ustensiles de cuisine anti-adhésif, les embouts buccaux de cigarette électronique, les semelles de fers à repasser, certains produits ménagers, les isolants pour fils électriques ». Une surexposition aux PFAS est bien entendu nocive pour la santé, « les connaissances disponibles sur les PFAS sont encore parcellaires, certains sont classés cancérogènes pour l’homme ou suspectés d’avoir des effets de perturbateurs endocriniens ou de perturber le système immunitaire », indique l’ARS.
Une eau conforme aux normes
Selon la MEL et l’ARS, « l’eau du robinet peut donc continuer à être consommée ». En effet, les prélèvements effectués en mai 2024 et évoqués par les deux médias « font état d’une concentration de 0,0584 µg/L (microgramme par litre) ce qui est également conforme au seuil réglementaire », répond l’ARS. « Toutes les analyses menées par l’ARS depuis 2023 (33 prélèvements) sur la MEL sont conformes aux seuils réglementaires en vigueur, c’est-à-dire à des niveaux inférieurs à la limite de qualité de 0,1 µg/L en eau distribuée ». Toutefois, la raison de la présence de ces PFAS reste obscure, bien que des pistes soient envisagées. Toujours selon l’ARS, « la présence de PFAS dans des captages d’eau utilisés pour la production d’eau destinées à la consommation humaine (EDCH) peut résulter notamment de rejets de station d’épuration, de rejets industriels (de type électronique, semi-conducteur, toners/encres, mousses anti-feux, cosmétique, imperméabilisants des textiles-cuirs-tapis et emballages alimentaires, nettoyants de surface métallique, vernis, cire, etc…) et de contaminations par des mousses anti-feux (à proximité d’aéroports, de dépôts hydrocarbures, de sites d’exercices incendies, etc.) ».
Quel filtre utiliser ?
Selon une étude américaine « Environmental Science and Technology Letters », les filtres les plus efficaces contre les PFAS sont les filtres doubles placés sous l’évier mais surtout les filtres à osmose inverse. Les carafes filtrantes avec du charbon actif ont en revanche une efficacité partielle mais néanmoins réelle. Il ne faut pas oublier de les changer tous les 6 mois ou tous les ans en fonction des recommandations du fabricant.