Plus

    Derniers articles

    Le plan « Grand froid », c’est quoi ?

    Dimanche 7 janvier, Météo France a déclenché l’alerte «...

    Israël interdit les drapeaux pales­ti­niens dans l’espace public

    C'est une décision politique lourde de symbolisme qui a...

    Créer son entre­prise, le début d’une aventure qui attire toujours plus de monde

    Clément jeune, chef d'entreprise, raconte son parcours et ses...

    Marché européen du carbone : déve­lop­pe­ment durable ou« green washing » ?

    Héritage de la COP29, l’idée de récom­pen­ser les acteurs éco­no­miques qui favo­risent la tran­si­tion éco­lo­gique semblait partir d’une bonne intention. Elle fait aujourd’hui l’objet de nom­breuses critiques, notamment par des acteurs à l’initiative même de cette idée.

    L’Union euro­péenne a mis en place ce que l’on appelle un « crédit-​carbone », une sorte de cer­ti­fi­cat octroyant des sub­ven­tions à tout acteur favo­ri­sant la réduction des émissions de carbone. Son but : atténuer les effets de l’industrie sur le chan­ge­ment cli­ma­tique, il s’agit de décar­bo­ner les activités les plus pol­luantes afin de réduire l’émission de gaz à effet de serre.

    En quoi consiste le crédit-carbone ?

    Selon la défi­ni­tion avancée par l’Union euro­péenne, le crédit-​carbone est un outil pour favoriser tout citoyen, événement, entre­prise ou col­lec­ti­vité, qui contribue à son échelle à la lutte contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Tatiana Marquez Uriartes, ex-​directrice générale sur l’énergie à la Commission euro­péenne, explique : « le béné­fi­ciaire d’un crédit-​carbone dispose d’un cer­ti­fi­cat attestant que son projet a évité l’émission future de gaz à effet de serre, ou a réduit sa pro­por­tion dans l’atmosphère ».

    Ce cer­ti­fi­cat a une valeur marchande propre qui permet de sub­ven­tion­ner d’autres projets, « par exemple en défis­ca­li­sant des projets polluants des taxes éco­lo­giques auxquels ils sont soumis ». Le prix d’un crédit-​carbone dépend du projet. Il est déterminé par sa nature, son coût, sa loca­li­sa­tion, la main d’œuvre néces­saire… Ce prix est géné­ra­le­ment compris entre 50 centimes et 50 euros la tonne de CO². « Le but est de pousser les acteurs éco­no­miques à investir dans des projets décar­bo­nés, dans la logique du déve­lop­pe­ment durable ». Pour résumer sim­ple­ment : tout acteur éco­no­mique effec­tuant une action consi­dé­rée comme bénéfique pour la dimi­nu­tion d’émission carbone dispose d’une sub­ven­tion pour financer d’autres activités, notamment polluantes.

    Un système critiqué…

    Là où la dis­po­si­tion devient polémique, c’est sur l’ouverture d’un marché du carbone, un système boursier de tran­sac­tions sur lequel les crédits-​carbone sont monnayés d’un acteur à un autre. « The Shift Project », le think-​tank de Jean-​Marc Jancovici*, est de longue date engagé pour une économie bas-​carbone, et a gran­de­ment influencé acteurs privés et publics à s’emparer de la question. Pauline Brouillard, chargée de com­mu­ni­ca­tion du think-​tank, clarifie leurs pers­pec­tives sur ce dossier, qu’ils tra­vaillent depuis presque quinze ans. « Le crédit-​carbone est une idée datant des années 90. Si à l’origine l’objectif était le même, le moyen était de tout autre nature : la défi­ni­tion de limites strictes d’émission de gaz à effet de serre ».

    Pour The Shift Project, il s’agissait d’une logique res­tric­tive qui aurait dif­fi­ci­le­ment été acceptée, et donc néfaste sur le court terme. Cependant, la solution adoptée aujourd’hui leur paraît contre-​productive à plusieurs égards : « ce qui pose problème c’est la manière dont on a finan­cia­risé le marché du carbone, en per­met­tant à des entre­prises qui font des efforts éco­lo­giques de revendre leur crédit-​carbone à des entre­prises qui ne réduisent aucu­ne­ment leur pollution ». Cela permet par exemple à Tesla, qui vend quantité de voitures élec­triques, d’accumuler des crédits-​carbone, et de les revendre à des entre­prises auto­mo­biles euro­péennes sur des projets purement diesel.

    … par ses propres instigateurs

    Plus directe dans ses critiques, l’ONG Carbon Market Watch milite pour que les tran­sac­tions de crédits-​carbone soient utilisées par des acteurs éco­no­miques qui effec­tuent bel et bien leur tran­si­tion vers une société zéro-​carbone, et non pas vers des entre­prises pol­luantes (ce qui est dans le cadre légal aujourd’hui). Pour Khaled Diab, directeur de la com­mu­ni­ca­tion de Carbon Market Watch, « le marché du carbone donne aux indus­tries lourdes un droit à polluer, aux frais des fonds d’investissement et du contri­buable ».

    L’ONG a également à plusieurs reprises décrié un phénomène de « green­wa­shing », elle entend par cela « un procédé de marketing pour se donner une image trompeuse de res­pon­sa­bi­lité éco­lo­gique ». On pourrait même, non sans une certaine ironie, comparer cela aux indul­gences au Moyen Âge, où l’on effaçait les pêchés des contri­bu­teurs à la juste rému­né­ra­tion de leurs saintes sub­ven­tions pour l’Église.

    *Jean-​Marc Jancovici est un ingénieur et confé­ren­cier français expert dans le domaine de l’énergie.

    Un Noël autrement : moins de déchets, plus de sens

    Entre cadeaux sur-emballés et repas XXL, Noël est aussi...

    Décembre, « un mois assez classique” pour ceux qui ne fêtent pas Noël

    En France, le mois de décembre marque une parenthèse...

    LE VIN CHAUD, STAR DES FÊTES ?

    En pleine période de fêtes de fin d’année, vous...

    Contrepoint n°42

    Noël 2025 : les Lillois serrent le budget malgré la magie des fêtes

    En ce début de mois de décembre, les Français réduisent leurs dépenses. Selon une étude de Cofidis, le budget moyen consacré aux fêtes a...

    Pour Noël, Lille se met au vert

    Chaque année, les illuminations sont de sortie à l’approche de Noël. Et de plus en plus tôt. Alors qu’il y a quelques années le...

    Le football américain gagne du terrain sur les campus français

    Ces dernières années, les sports américains connaissent un véritable essor en France. Cette dynamique se ressent particulièrement dans les universités où les équipes se...