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    Médecines alter­na­tives : attention aux dérives sectaires

    Voté par l’Assemblée National début février, provoquer et inciter à l’abandon de soin constitue un délit selon l’article 4 du projet de lutte contre les dérives sectaires. Dans la métropole de Lille, cette décision est une avancée majeures pour le Centre national d’ac­com­pa­gne­ment familial face à l’emprise sectaire (CAFFES). De son côté, Mélodie ayant fait appel à la CAFFES raconte son expé­rience avec une énergicienne.

    Longtemps attendu par les asso­cia­tions de lutte contre les dérives sectaires, l’article 4 punissant la « pro­vo­ca­tion à l’abandon de soin » a été adopté mercredi dernier. Son but principal est de protéger les victimes des « profession- nels » de santé alter­na­tives qui conseillent parfois l’arrêt des trai­te­ments médicaux. Aujourd’hui, inciter un indi- vidu à arrêter ses soins constitue un délit passible d’un an de prison et de 30 000 euros d’amende. À Lille, le Centre National d’Accompagnement Familiale face à l’Emprise Sectaire (CAFFES) y était favorable. « Cela fait plus de 15 ans que ces déviances thé­ra­peu­tiques prennent de l’ampleur. Au CAFFES, la majorité de nos demandes les concernent » affirme Charline Delporte, pré­si­dente de la CAFFES. Un phénomène qui s’est accru pendant la crise du Covid-​19 propice aux théories com­plo­tistes et inter­ro­ga­tions per­son­nelles. « Les dérives thé­ra­peu­tiques à caractère sectaire sont présentes depuis les années 1990. Cependant, les réseaux sociaux per­mettent aujourd’hui un pro­sé­ly­tisme constant. C’est un phénomène de plus en plus indi­vi­dua­liste qui ne nécessite plus de faire partie d’une grande orga­ni­sa­tion » continue Charline Delporte. 

    CAFFES_Secte
    En 2022, la CAFFES a enre­gis­tré plus de 25 % de signa­le­ments et demandes d’aide pour dérives thé­ra­peu­tiques à caractère sectaire. © Lisa CANALES

    Un credo : soigner autrement

    « Ce sont des com­mer­ciaux » s’indigne Charline Delporte. Avec des consul­ta­tions entre 40 et 100 euros, parfois non déclarées, les pseudos thérapies sont un marché pro­li­fique qui se nourrit du désespoir d’autrui. Le discours est simple : soigner autrement que la médecine tra­di­tion­nelle. Mélodie, graphiste revenue dans la région lilloise il y a peu, a coupé tout contact avec sa mère. Elle avait une vingtaine d’année quand sa mère l’emmène pour la première fois consulter Marie, une éner­gi­cienne d’une cin­quan­taine d’année « toujours enjouée et très agréable ». « Je vivais une période com­pli­quée. Je suis allée voir Marie sur les conseils de ma mère et je suis sortie dubi­ta­tive. Elle a posé ses mains sur moi pour ressentir les énergies. Le plus troublant a été qu’elle m’a avoué être en contact avec mon oncle décédé dont j’étais très proche. Cela m’a bou­le­versé surtout que je ne lui avais pas parlé de mon oncle » explique-t-elle.

    Des soigneurs aux multiples dons

    En plus d’être medium, Marie assure discuter avec les anges, pratique la litho­thé­ra­pie, est passeuse d’âme ou encore purifie les logements à la sauge. Si aujourd’hui Mélodie a pris conscience des dérives dont elle était victime, ce n’est pas le cas de sa mère et de son défunt frère, Adrien. Comme de nom­breuses victimes d’emprise sectaire, la mère de Mélodie a aujourd’hui coupé les ponts avec la plupart de ses proches. « Je ne com­mu­nique plus avec ma mère. Si un jour elle veut s’en sortir je serai là. J’ai signalé Marie à la Miviludes* mais jusqu’à présent rien n’a bougé. De plus, elle est introu­vable sur internet. Elle trouve tous ses clients via le bouche à oreille, la seule trace que j’ai d’elle c’est un compte Facebook » termine Mélodie.

    *Mission inter­mi­nis­té­rielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

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