En octobre 2017, #MeToo déferlait sur les réseaux sociaux. Des milliers de femmes témoignent alors des violences sexuelles et sexistes qu’elles ont subies. Cinq ans plus tard, les choses ont-elles vraiment changé ? C’est la question que nous avons posée à Marine, présidente de l’association NousToutes Univ Lille.
Ce mois-ci, NousToutes Univ Lille souffle sa première bougie. En octobre dernier, Marine décide de fonder une antenne spécialement dédiée aux jeunes dans l’association NousToutes. Le but ? Sensibiliser le public aux questions des violences sexuelles : « Il faut informer sur le sujet, les gens doivent comprendre que oui, tout ça existe vraiment ». Alors avec les membres de son association, cette étudiante en pharmacie organise des actions qu’elle veut « choquantes, provocantes ». La dernière en date ? L’opération « 1 femme sur 7 ». Parce qu’au cours de sa vie, une femme sur sept subira un viol. Des opérations fortes, qui sont généralement bien reçues par le public, particulièrement par les femmes, « mais les hommes sont aussi plutôt réceptifs ».
« Rien n’a véritablement changé »
Une action de terrain qui reste impérative, même 5 ans après le lancement de #MeToo. Pour Marine, « C’est vrai qu’il y a une prise de conscience sur le sujet. La parole se libère, c’est une très bonne chose. » Mais lorsqu’il s’agit des changements concrets, « Rien n’a véritablement changé » admet Marine. Pour ne citer que ces chiffres, 122 femmes ont été victimes de féminicides en 2021, 20% de plus qu’en 2020. Face à ces résultats qualifiés de « glaçants » par la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, la présidente de l’association NousToutes Univ Lille est pessimiste : « Tu te dis que ça évolue, et puis finalement non. Encore récemment, le compte @balance_ton_bar_lille a été lancé. Ça fait très peur. »